Par Joseph Mundruma
Depuis quelque temps, Mindoumbé est devenu le théâtre d’une activité préoccupante : une forte exportation illicite de rebuts ferreux et non ferreux. Cette pratique est non seulement illégale mais compromet également l’approvisionnement des industries locales en matières premières essentielles.
Pour ceux qui l’ignorent encore, les rebuts ferreux et non ferreux sont soumis à une interdiction d’exportation, car ils doivent être prioritairement utilisés comme intrants pour les unités industrielles. Cette mesure vise donc à garantir la disponibilité de ces matériaux cruciaux pour le développement économique du pays.
Pourtant, il est établi que cette activité d’exportation illicite a été organisée par certaines parties de l’administration sous prétexte d’aider les jeunes gabonais à s’autonomiser. Les rebuts collectés sont ainsi vendus à des industriels qui les transforment en fer à béton, nécessaire à la construction.
Cependant, les rebuts ne peuvent être autorisés à l’exportation que si les industriels locaux ne peuvent pas les exploiter, ce qui n’est manifestement pas le cas. Il existe un vaste réseau d’exportation illicite de rebuts ferreux et non ferreux vers le prétendu cimetière de Mindoumbé, en connexion avec un réseau similaire à Port Gentil.
Ce phénomène compromet non seulement la disponibilité des matières premières pour les industries locales, mais il dénature également l’objectif initial de l’activité de collecte, qui était de favoriser l’autonomisation des jeunes gabonais. Il est alarmant de constater que des étrangers, principalement des Indiens, incitent désormais les jeunes à créer des PME pour exporter ces rebuts vers l’Inde, un pays ayant une forte demande pour ces matériaux.
Il est impératif que les autorités compétentes, notamment le ministère du Commerce (en charge des déclarations d’exportation), le ministère de l’Industrie (responsable des accords d’exploitation), la société pétrolière (gestionnaire des rebuts ferreux issus de l’exploitation pétrolière) et la Douane (responsable de l’empilage des conteneurs et du passage douanier), se réunissent pour trouver une solution à ce fléau qui perdure.
Il en va de la préservation des ressources locales et de la lutte contre les activités illégales qui compromettent le développement économique du Gabon.