Par Wilfried Allogo
Au 21e siècle, à l’heure où le développement et l’émergence battent leur plein et au moment où la construction des logements sociaux constitue la priorité partout sur le continent africain, le Gabon, pour sa part, croupi toujours dans les constructions anarchiques, ce en dépit des cris de détresse des populations, qui survivent dans des bidonvilles.
Pour ainsi dire, les constructions anarchiques surabondent puisque s’octroyer un lopin de terrain en bonne et due forme relève du parcours du combattant.
La démarche foncière ne s’exécute qu’au cours de la transaction d’achat et demeure pour la plus part des cas dans l’incomplétude.
Ces propriétés acquises sans le respect des formes procédurales constituent, en terre gabonaise, la génèse des constructions anarchiques avec pour finalité l’éclosion d’un bidonville.
Cet environnement chaosphère n’est pas sans répercussions. Les discordes entre voisins pour des affaires foncières, le non accès aux besoins de base (eau, électricité, route etc…), les innondations, sans oublier les éboulements de terrain, ce qui a récemment coûté la vie à sept (7) personnes au quartier dit PK8, refletent le quotidien de ces zones d’habitation à risques.
Le fait le plus troublant, de ce qui s’apparente à un fiasco, est le mutisme assourdissant des pouvoirs publics, qui dès l’aurore de ces carcans, ne prennent aucune disposition conséquentes pour courcicuiter cet échec urbain.
Par ailleurs, ce comportement taciturne des autorités compétentes est en lui même coupable, car ces dernières ne mettent pas nécessairement à disposition des surfaces appropriées pour les constructions des populations.
Dans le cas contraire, les quelques infimes espaces mis à la disposition des concernés et destinés à la construction, sont des surfaces non viabilisées où reigne la loi de la jungle. En bref, c’est la course à l’achat des plus grosses parcelles sans respect des normes cadastrales. Dans ces conditions, comment l’anarchie ne pourrait-elle pas prédominer?
Si à des moments l’Etat semble jetter l’anathème sur les populations pour leur incivisme lors des constructions, l’opprobe quant à lui, revient au ministère de l’habitat et de l’urbanisme via l’ANUTTC, qui pèche par incompétence puis qu’incapable de mener à bien ses missions, dont l’une est d’aménager les espaces constructibles urbains et ruraux.
En définitive, face à ce gigantesque bidonville que représente le grand Libreville, Quid de l’impact du ministère de l’Habitat et de l’urbanisation dans notre nation?