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Gabon/protection et promotion des droits de l’enfant : le Respeg échange avec les femmes de foi

Par Kongossanews

Par Cadette Ondo Eyi


À l’approche de la Journée internationale des droits de l’enfant, célébrée chaque 20 novembre, le Réseau national pour la protection des droits de l’enfant (Respeg) s’est mobilisé pour sensibiliser à la problématique des violences faites aux enfants, un fléau qui prend des proportions alarmantes au Gabon.

Représenté par les organisations Femmes Vertueuses et Samba Mwanas, le Respeg a organisé, le mercredi dernier, une rencontre avec les femmes de l’Église évangélique du Gabon, à la paroisse d’Okala. Placée sous l’assistance du pasteur Alain Assoumou Ekiki, cette rencontre visait à renforcer les moyens de lutte contre la maltraitance infantile et à susciter une prise de conscience collective au sein des familles gabonaises, avec un accent particulier mis sur le rôle central des mères dans l’éducation et la protection de l’enfant.

Les représentantes du Réseau national et les femmes de foi ont posé pour la postérité


Sous la direction de Hortense Nname, présidente de l’ONG Samba Mwanas, les échanges ont abordé les multiples formes de violence auxquelles les enfants peuvent être confrontés, notamment au sein de leur environnement familial. « La constitution de la famille est un pilier fondamental pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants », a-t-elle souligné. « Nous avons ciblé deux églises, l’Église évangélique du Gabon et celle de l’Alliance chrétienne, pour échanger avec les femmes de ces communautés. Ce sont des mères, et la mère est la base dans la famille. Ensemble, nous devons trouver les moyens de soutenir nos enfants, qu’ils soient victimes ou même agresseurs, car les deux nécessitent de l’aide pour surmonter leurs traumatismes. »


En effet, selon Madame Nname, il est essentiel de comprendre qu’un enfant devenu agresseur a souvent lui-même subi des souffrances ou des manques à un stade crucial de son développement. C’est cette logique d’empathie et de soutien qui doit guider l’action des familles, lesquelles doivent être prêtes à intervenir de manière préventive.


L’un des points majeurs abordés lors de cette rencontre a été la question de la communication entre les parents et les enfants, laquelle joue un rôle central dans la prévention de la violence. Les intervenantes du Respeg ont mis en lumière les failles de la communication au sein des familles, qui contribuent souvent à des comportements déviants chez les enfants. « Un enfant qui reçoit une bonne éducation et une écoute attentive au sein de sa famille est moins susceptible de chercher des repères en dehors de son foyer », a insisté la présidente Hortense Nname. « En revanche, un enfant en quête d’affection ou de compréhension peut facilement être influencé négativement par des personnes mal intentionnées, prêtes à exploiter ses faiblesses. »
L’échange a donc mis l’accent sur la nécessité pour les parents de cultiver une écoute active et une communication ouverte avec leurs enfants. « Beaucoup de parents négligent cet aspect, pensant que les besoins émotionnels de leurs enfants sont secondaires », a-t-elle poursuivi. « Or, c’est un besoin fondamental qui, s’il n’est pas comblé, conduit l’enfant à s’éloigner de sa famille, parfois vers des influences néfastes. »


Pour renforcer leur message, les représentantes du Respeg ont fait appel aux valeurs religieuses et morales, sources d’inspiration pour de nombreux fidèles. Elles ont notamment évoqué le chapitre 31 du livre des Proverbes, qui décrit la femme vertueuse comme celle qui veille au bien-être de sa famille et à son bon fonctionnement. En s’appuyant sur ce modèle, les intervenantes ont exhorté les mères de l’Église évangélique à adopter une posture protectrice et proactive.  « En tant que mères, vous avez la responsabilité de garantir l’harmonie et la sécurité de vos enfants, en leur inculquant des principes de respect et d’amour. », ont-elles rappelé.
La sensibilisation ne se limite pas aux établissements, elle touche également la sphère familiale. Il est vrai que les enfants passent la grande partie de leur temps à l’école, dans ce cadre, des campagnes d’information et des formations spécifiques sont prévues pour éduquer les enfants sur leurs droits et sur la manière de réagir face à une situation de violence.

L’objectif est de leur donner les outils nécessaires pour se défendre et signaler tout abus. « Nous devons faire comprendre aux enfants qu’ils ont des droits, mais aussi des devoirs », a expliqué Mme Nname. « La connaissance de leurs droits leur permet de reconnaître et de dénoncer les actes qui portent atteinte à leur intégrité, cela facilite leur autonomie. »
Pour accompagner cette démarche, un dispositif d’encadrement et de suivi est mis en place. De l’autre côté, l’État gabonais, conscient de l’ampleur du problème, a instauré des mesures de protection renforcées. Des sanctions adéquates ont été prévues pour punir les auteurs de violences, notamment au sein des institutions éducatives. Ce système de protection vise à offrir un soutien psychologique et juridique aux enfants victimes, tout en sensibilisant les enseignants et le personnel scolaire à détecter et prévenir les cas de maltraitance.


Le Respeg entend poursuivre ses actions de sensibilisation auprès des familles gabonaises, en mettant en avant l’importance de la cellule familiale dans la construction d’une société paisible et équilibrée. En appelant à une vigilance accrue et à un engagement de chaque parent, le réseau espère inverser la tendance actuelle. « L’éducation et l’attention que nous portons à nos enfants aujourd’hui détermineront la société de demain », a exhorté Mme Nname. « Ensemble, nous avons le devoir de faire de la lutte contre les violences faites aux enfants une priorité nationale, pour protéger leur avenir et garantir leur épanouissement. »


La campagne de sensibilisation à l’Église évangélique de la paroisse d’Okala s’inscrit donc dans une démarche plus large de renforcement des valeurs morales et familiales. En mettant en avant des modèles positifs et des actions concrètes, le Respeg rappelle que la protection des enfants est l’affaire de tous, et que chaque citoyen a un rôle à jouer dans la lutte contre la violence infantile.


Des échanges fructueux qui ont permis le partage de connaissances. « les femmes ont été très réceptives et nous pensons que le message est bien passé. Nous avons été très heureuses de constater qu’elles ont contribué activement ».

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