Le sujet est fortement évoqué entre promoteurs de médias. À huis clos. Les nouveaux “patrons” du Palais Rénovation, ceux-là même qui ont la responsabilité de l’image d’Ali Bongo Ondimba en tant que président de la République, font obstinément et de façon discontinue, étalage de bourdes effarantes, lesquelles renseignent sur la capacité réelle des protagonistes à gérer un pan aussi sensible de la première institution du pays. Les déchets, loin d’être négligeables, doivent servir de jauge pour enfin prendre la juste résolution de tout mettre à plat. De fond en comble.
Trois taxons peuvent très justement aujourd’hui servir à qualifier la Communication Présidentielle gabonaise : immature, inconsistante et balbutiante. C’est en ce domaine, le minimum que l’on puisse relever.
De l’observation des acteurs des médias au Gabon, les énormes couacs à répétition ont fini de plomber toute l’image de la première institution du pays. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Malheureusement.
Pourtant, elle avait été reluisante, toute la dernière décennie durant. Administrée avec maestria, la Communication Présidentielle gabonaise avait cette particularité de présenter le chef de l’État à la hauteur de son propos, de son engagement pour les populations, de ses décisions.
Une image forte, crédible et sans équivoque, savamment construite par les expertises consécutives de grands professionnels comme Vincent Garrigues, Alain Claude Bilie By Nze ou plus récemment encore, Ike Ngouoni.
La nécessaire relation devant exister entre les artisans de cet archétype et l’ensemble des acteurs des médias locaux, tant publics que privés, avait été bâtie avec toute la rigueur à laquelle on pouvait s’attendre.
Chaque Rédaction avait l’exclusivité des activités du Palais Rénovation, images et substance, et en faisait le relais, avec toute l’objectivité attendue.
Aujourd’hui, la réalité est amer. Entre les réponses souvent décousues, tarabiscotées, voir grotesques de l’actuel porte-parole de la présidence de la République et les choix de communication retenus sur des sujets cruciaux, il y a matière à s’interroger sur les intentions réelles des protagonistes.
Recherche-t-on la dynamisation de la première institution du pays ou la satisfaction de quelques égos ? L’ensemble des Rédactions du Gabon s’interroge.
L’une des dérives les plus importantes reste sans conteste, en plus des précédentes, la brutale rupture entre la Communication Présidentielle et les Rédactions des médias privés, libres et indépendants, désormais listés comme inappropriés.
Les communiqués de presse de la présidence de la République se retrouvent désormais ventilés sans grande pertinence, sur les réseaux sociaux, comme s’il s’agissait de relayer les activités d’une petite fondation quelconque.
Pis, les déplacements officiels du président de la République sont découverts sur les même canaux, sans que la presse locale n’ait eu la primeur de l’information.
La toute récente excursion du chef de l’État à Londres pour tabler sur l’imminente entrée du Gabon dans le Commonwealth illustre si bien la légèreté avec laquelle les actualités du président de la République sont considérées, et le mépris que l’on voue désormais aux médias gabonais.
Une autre dérive, et non des moindres, est sans aucun doute la création d’une petite galaxie, très évanescente, de sites dits de presse en ligne, laquelle s’illustre désormais en “défenseur” du président de la République en tout, contre tout et envers tous.
Un égarement qui en dit long sur la conception que se font ceux qui ont la charge de la gestion quotidienne de l’image du chef de l’État.
Des dérapages, qui s’amoncellent un peu plus chaque jour, assombrissant le ciel du Gabon et qui ne manqueront pas de créer, biensûr, le chaos que sont désormais très nombreux à redouter les professionnels de la communication.
Stive Roméo Makanga