Par Stive Roméo Makanga
En droite ligne de la célébration de la Journée Mondiale sans Tabac (JMST), Dr Guy Patrick Obiang Ndong a procédé mercredi 31 mai dernier à l’ouverture du Forum Spécial d’échange sur la lutte contre le Tabagisme au Gabon. Une première au Gabon.
À l’ordre du jour, une thématique particulière : « nous avons besoin de nourriture, pas de tabac », décidée pour évoquer ce besoin devenu si nécessaire de se tourner vers le développement de cultures plus saines pour l’environnement, en lieu et place de la cultivation du tabac, comme il est observé dans certaines régions du monde. “La culture du tabac détruit les échos systèmes, appauvrit les sols …”, a d’ailleurs rappelé le représentant de l’OMS.
À cette thématique principale, une subsidiaire a été retenue: « Le Tabac sous toutes ses formes est un Danger pour la Santé ». C’est autour de cette dernière que se sont articulées les différentes présentations d’experts, face à une mosaïque de participants dont les hôteliers, les restaurateurs, les responsables des établissements de divertissements nocturnes, les Parlementaires et les Élus Locaux, les associations de jeunes , les associations de Parents d’Elèves (APE), les associations à caractère religieux ainsi que les Professionnels de Santé.
À l’initiative du ministère de la Santé et des Affaires Sociales, sur instructions du premier ministre, il a été question pour cette first édition d’entrevoir d’autres schémas, plus efficients, capables d’accentuer la sensibilisation chez les jeunes et les adolescents, dont la donnée statistique a révélé une croissance assez aiguë ces dernières années.
Avec un total de 8 millions de décès par an à travers le monde, les rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont alarmants. Ils indiquent une production plus importante du tabac, ainsi qu’une commercialisation devenue dangereusement agressive.
“Le tabac tue aujourd’hui la moitié de ses consommateurs chaque année et c’est grave”, a indiqué le représentant de l’OMS.
Pour Dr Guy Patrick Obiang Ndong, qui a recouru à un exposé sur “le corps du fumeur” pour ainsi démontrer la dangerosité du tabac, il est question de mettre en œuvre des politiques efficaces à l’effet de tordre le cou à la consommation du tabac. Et cela pourrait aussi passer par la démotivation des consommateurs : « La cigarette coûte encore moins cher au Gabon. Un bâton de cigarette doit couter plus de 10 fois son prix actuel et cela peut être un facteur de démotivation, notamment chez les jeunes qui fument » a- t-il- déclaré, promettant de soumettre cette préoccupation sous forme de plaidoyer au ministre de l’Économie.
Si les effets du tabagisme actif ont été grandement abordés, il n’en demeure pas moins que les méfaits du tabagisme passif ont eux aussi été très largement discutés.
Ainsi, les experts se sont employés à démontrer que le tabagisme passif était bien plus dangereux que l’actif.
Aussi, devenu un problème de santé publique, le Gabon a réagi par l’application du décret n°0287/PR/MSPSSN, lequel interdit de fumer dans les lieux publics.
Ce qui, si contrevenu, expose les fumeurs à des poursuites judiciaires.
À l’origine de 21 maladies chroniques dont l’Accident vasculaire cérébral (AVC), la perte de vue, l’asthme, la pneumonie, les cancers du sang, du foie, des fosses nasales, du pancréas, de l’estomac et bien d’autres pathologies graves, les travaux conduit ce 31 mai ont accouché de plusieurs recommandations.
Et plus particulièrement la mise en place d’un cadre multisectoriel (Éducation, santé, économie, justice, communication…), aux fins d’envisager des actions concrètes pour une lutte plus efficiente contre le tabagisme.