Si l’audition à la gendarmerie de sieur Madjou Boubou Sangaré, sujet tchadien naturalisé gabonais et les “précisions” de l’honorable Mesmin Noé Mougnon Kondondo disculpent les militaires gabonais d’être les auteurs de l’incendie sauvage sur 40 habitations à Ndangui, dans l’Ogooué Lolo, de nombreuses sources interrogées à ce sujet sont d’un avis contraire.
Les forces armées gabonaises dépêchées en intervention sur les lieux seraient bel et bien les pyromanes.
Une situation confuse, qui fait s’interroger de nombreux compatriotes.
Madjou Boubou Sangaré entendu à la gendarmerie peu après l’incendie ignominieux dans le district de Ndangui est-il réellement l’auteur des faits ou simplement un bouc émissaire ? C’est la grande question, bien que la version officielle fasse du tchadien naturalisé gabonais, le principal responsable.
Mais les assertions, du moins des populations interrogées sur cette affaire, valident la seconde thèse. Madjou Boubou Sangaré ne serait qu’un bouc émissaire, désigné pour tenter de noyer les exactions des militaires, parceque faisant échos au sommet.
“Il est certe vrai que l’exploitation de l’or dans cette partie du pays est en général illégale, la ronde des militaires est nécessaire, mais ils auraient pu intervenir avec moins de brutalité. Et puis, il faut aussi reconnaître que les populations vivent de ça, on ne peut pas les déguerpir de cette façon.” Témoigne un originaire de Ndangui, dont la famille a tout perdu.
Le cas est loin d’être isolé. Les habitants, en majeure partie bakotas, déjà précarisés, se retrouvent du jour au lendemain dépossédés de leurs souvenirs.
Toutes les accusations pointent du doigt l’extrême brutalité dont les militaires auraient fait preuve pour déguerpir les populations.
Pour l’instant, Madjou Boubou Sangaré, qui aurait avoué être l’auteur de l’incendie criminel devant les forces de l’ordre, devrait comparaître très bientôt devant un tribunal, pour répondre des actes dont il est accusé, lui et un compatriote, semble-t-il, dont on ne sait toujours absolument rien. Étrange.
Agnès Limori
