La Communauté Musulmane du Gabon se déchire : le REMEDE annonce la création d’une nouvelle association

Par Jimmy Mandoukou

Une partie de la communauté musulmane du Gabon, réunie au sein de l’association “Rassemblement des Musulmans pour l’Éducation et le Développement” (REMEDE), a tenu une conférence de presse à Libreville ce 05 juin 2024 pour faire le point sur les récents développements au sein de la communauté et annoncer la création d’une nouvelle association pour gérer ses affaires.

Les musulmans du REMEDE ont exprimé leur profonde gratitude envers le Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, pour son rôle déterminant dans la libération du Gabon et le rétablissement de la sérénité au sein de la Communauté Musulmane. Ils ont également tenu à faire le récit des faits ayant amené au déchirement de la communauté musulmane.

Selon eux, depuis le lancement des premiers jalons de la paix par le Président de la Transition le 07 février 2024, la Communauté Musulmane a connu des avancées significatives. Les travaux préparatoires inclusifs du 5e congrès de la Communauté Musulmane se sont déroulés dans les règles de l’art du 03 au 05 mars 2024. Le 16 et 17 mars 2024, le 5e congrès inclusif de ce qu’ils considèrent “Communauté Musulmane” s’est tenu et a validé l’élection de l’Imam Benyamine ANDJOUA OBOLO à la tête de celle-ci. Malgré les tentatives de troubles, de contre-vérités et de diversion de quelques personnes, l’Imam a été installé dans ses fonctions.

Cependant, la Communauté Musulmane reste confrontée à des défis majeurs. Selon l’imam MOUISSI MOUISSI, une infime partie des membres du Bureau sortant du Conseil supérieur des Affaires Islamiques du Gabon, nostalgique de l’ancien système, a organisé une semaine après le congrès inclusif, un mini congrès dit “6e congrès”, imposant ainsi la scission de la Communauté. De plus, le Conseil supérieur des Affaires Islamiques sortant n’aurait construit aucune mosquée au Gabon et ne détient aucun titre foncier en matière de lieux de culte.

Les imams, cadres et fidèles religieux musulmans du REMEDE ayant épuisé toutes les voies de recours pacifiques pour faire entendre raison sur le respect de la norme religieuse en matière de gouvernance dans un État laïc et démocratique, et une partie de fidèles musulmans aux objectifs s’obstine à faire usage de la force pour être à la tête de la Communauté Musulmane, mettant en mal le rôle des leaders religieux et la bonne gouvernance tant prônée par le Président de la Transition, la Communauté Musulmane apparentée au REMEDE a décidé de créer une nouvelle association pour gérer ses affaires faisant désormais de l’Imam Benyamine ANDJOUA OBOLO l’Amir et le Président de leur groupe communautaire et religieux (Rassemblement des Musulmans pour l’Éducation et le Développement). Ces derniers souhaitent que cette nouvelle association qu’est le REMEDE, devienne l’outil de gestion de la Communauté religieuse et se réserve le droit d’administrer les différents lieux de culte identifiés par ses soins.

Conformément aux conclusions issues de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 02 juin 2024, un nouveau bureau sera mis en place dans les meilleurs délais. Cette partie de la Communauté musulmane met en garde contre les éventuels troubles qui pourraient découler de la gestion de l’un de ses fidèles qui s’est imposé sans expérience religieuse à la tête de celle-ci et déclare officiellement la scission.


La création d’une nouvelle association pour gérer les affaires de la communauté musulmane apparentée au REMEDE est un signe de la volonté de cette partie de la communauté de se réorganiser et de se doter d’un outil de gestion efficace et transparent. Cette décision intervient dans un contexte de scission au sein de la Communauté Musulmane, avec d’un côté les partisans du Conseil supérieur des Affaires Islamiques sortant et de l’autre, les partisans de l’Imam Benyamine ANDJOUA OBOLO, élu à la tête de la Communauté Musulmane lors du 5e congrès inclusif.

La situation actuelle de la Communauté Musulmane est préoccupante, avec des défis majeurs à relever, tels que la construction de mosquées et la gestion transparente des lieux de culte. La création de cette nouvelle association pourrait être un premier pas vers la résolution de ces défis, en permettant une gestion plus efficace et transparente des affaires de la communauté.

Cependant, la scission au sein de la Communauté Musulmane pourrait compliquer la tâche de cette nouvelle association, avec des risques de conflits et de tensions entre les différentes parties. Il est donc important que les leaders religieux et les fidèles musulmans fassent preuve de sagesse et de retenue, et privilégient le dialogue et la réconciliation pour surmonter les différends et avancer ensemble dans la voie de l’éducation et du développement.