Trois jours après l’adresse du premier ministre Alain Claude Billie-By Nzé à l’endroit des responsables du secteur des Transports, les effets de ce discours fort et ferme se font encore entendre. Les responsables syndicales ont fait de ce message le fer de lance de leurs dénonciations contre les dérives qu’ils constatent depuis plusieurs années. Le président de la Fédération des syndicats des transporteurs autonomes du Gabon (Fesytrag), Serge Bertrand Beckalé, est un de ceux qui n’a ménagé aucun effort depuis 2020, pour remettre en cause le travail de mauvaise qualité des centres de contrôles techniques.
Longtemps combattu par le directeur général des Transports terrestres (DGTT) Anatole Kabounou Onkoni, il est possible de dire aujourd’hui à travers le discours du premier ministre, chef du gouvernement, que la FESYTRAG a eu tort d’avoir raison trop tôt. Les conséquences de la tragédie du naufrage de l’Esther miracle auront eu le mérite de révéler à la face du monde les incapacités et les incompétences des responsables de l’administration des transports, sans cesse remis en cause par les syndicats au sein et en dehors du ministère des Transports.
“Le message du premier ministre Alain Claude Billie-By Nzé aux agents du ministère des transports et aux responsables des entreprises sous tutelle est venu confirmer ce que nous dénonçons depuis des années. Les paroles dures du premier ministre contre les agents véreux et les entreprises mafieuses du secteur des transports nous donnent raison.
Quand nous avons remis en cause les manquements au sein des centres de contrôles techniques en 2020, contre la société Autobilan Agréé, le directeur général des transports terrestres Anatole Kabounou Onkoni nous a combattu. À l’époque, nous soutenions la société Gabon Autosur que nous pensions être un modèle. Grande est notre surprise de constater qu’après le changement des responsables à la tête de la société, la sécurité des populations n’est plus la préoccupation des nouveaux responsables.
C’est l’argent, seulement l’argent et la belle vie dans les boîtes de nuit, qui motive les jeunes que monsieur Tripodi a mis à la tête de cette société. La fille de monsieur Tripodi, Laura Tripodi et son adjoint Yann Boumah n’ont qu’une seule ambition, s’enrichir au maximum, peu importe les risques à prendre.
La note que l’administrateur général adjoint Yann Boumah a signée est scandaleuse. Intimer l’ordre à ses collaborateurs de maquiller les informations des véhicules qui doivent passer sur les machines de contrôle technique, est honteux et méprisant pour la sécurité des usagers de la route et les obligations que cette société a à l’égard de l’état Gabonais. Il s’agit là tout simplement du faux en écriture publique. Ce jeune n’a pas conscience des risques et des conséquences qu’il fait prendre aux populations.”
Les propos du président Serge Bertand Bekalé sont sans filtre et traduisent la colère des syndicalistes contre les agissements pointés du doigts par le premier ministre :” Quand le premier ministre parle de la complaisance, du laxisme et de la corruption dans le secteur des Transports, pourquoi le DGTT Anatole Kabounou ne va pas lui dire qu’il ment et le menacer? Quand c’est nous qui dénonçions, il venait parler et envoyait ses syndicats nous attaquer.
Pourquoi il ne parle plus quand c’est le premier ministre qui le traite de corrompu? Qu’est-ce qui explique que Yann Boumah, l’administrateur général adjoint de Gabon Autosur se permette d’aller le voir pour se plaindre de moi, parce que j’ai porté plainte à ce dernier pour des faits de mise en danger d’autrui? Pourquoi nos dénonciations contre Autobilan Agréé n’ont jamais abouties ? Ce qui s’est passé avec Autobilan Agréé, c’est ce qui se passe maintenant avec Gabon Autosur. Ces sociétés n’ont pas d’équipements pour contrôler les poids lourds, mais pourtant ils délivrent des autorisations de circuler à cette catégorie de véhicules, malgré les dégâts que ces camions causent sur nos routes.
En l’espace d’une semaine, ces camions ont tué 6 compatriotes sur nos routes la semaine dernière. Les conventions qui ont été signées à ces centres sont des permis de tuer.