Par Pauline Ntsame
L’année 2022 débute, manifestement, sur fond de turbulences. Après qu’il ait été débouté lors de sa première saisine, en février 2019, Appel à agir, nouveau fleuron de la société civile, a enfin obtenu une comparution d’Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, devant la Cour de cassation pour le vendredi 21 janvier prochain, apprend-on de GabonReview, notre confrère en ligne.
Me Guy Christian Meye M’Ekomie, greffier en chef de la Cour de cette institution a personnellement adressé le courrier le lundi 17 janvier dernier aux conseils du président de la République. L’audience devrait donc se tenir à la faveur de la plénière prévue à la même date, à 10 heures précises.
Si d’aucuns y voient une indépendance de la justice et une probabilité, presque certaine, de mettre hors-jeu le chef de l’Etat, présenté comme inapte à gérer le pays ce depuis son Accident vasculaire cérébrale (AVC) de Ryad, d’autres sont plutôt loin d’être convaincus.
De plus, une problématique demeure. Ali Bongo Ondimba se présentera-t-il devant ses détracteurs, ou se fera-t-il représenter ?
Rappelons tout de même que sur la question relative à l’indépendance de la Justice, en 2019, le juge de la Cour d’appel qui avait notifié au chef de l’Etat son assignation à comparaître dans l’optique d’évaluer par un expert ses aptitudes physiques et cognitives, avait été suspendu de ses fonctions.
Peut-on donc croire en la sincérité de la démarche de la Cour de cassation ? Rien n’est moins sûr.