Par Pauline Ntsame
Nombreux sont ceux qui sur la toile ont découvert l’existence de Yann Bahou, une animatrice radio et télé ivoirienne.
Dans une publication devenue virale, la jeune communicatrice raconte sa “mésaventure” en terre gabonaise, dans les locaux de la Police de l’air et des Frontières (PAF), alléguant y avoir été détenue sans manger ni boire, de 19h à 9h du lendemain.
Si certains s’offusquent du traitement presqu’inhumain dont Yann Bahou aurait été victime, il reste que le récit de la concernée, mis à la disposition des internautes suscite désormais l’indignation autant des ivoiriens que des gabonais.
Mais avant toute dérive, il serait important de considérer certains éléments.
D’abord, le Gabon est partout en Afrique connu comme une excellente terre d’accueil pour de nombreux étrangers.
D’ailleurs, certains gabonais, au regard des facilités accordées à tous, nationaux comme étrangers, n’hésitent plus de dire qu’au Gabon, c’est le seul pays en Afrique où “on peut venir en pirogue et repartir en jet privé”.
Allusion faite aux facilités accordées par le gouvernement aux gabonais dits d’adoption, aux frères africains.
Ensuite, les dernières statistiques démographiques produites en 2016 par le Bureau central du recensement sont sans appel. Le Gabon accueillait très exactement 352 600 étrangers, soit 20% de sa population.
Dans un pays qui ne compte que 2.230.908 habitants, ce chiffre est juste stupéfiant.
Le Gabon a la réputation d’être un pays de transition et de destination de nombreux migrants venus de différents pays africains.
Sur le sol gabonais, ces derniers jouissent de tous les droits sociaux, y compris les droits à l’éducation et à la santé, exception faites aux droits politiques et aux emplois publics, comme partout d’ailleurs dans le monde, même si certains arrivent à passer à travers ces interdits, parvenant de fait à s’insérer dans la fonction publique.
Le procès fait sur le Gabon sur son inhospitalité est en tous points scandaleux, si l’on considère que de nombreux gabonais sont également confrontés aux abus d’autorités des forces de l’ordre lorsqu’ils séjournent à l’étranger.
Et, le récit de Yann Bahou, de nombreux éléments paraissent incohérents.
L’animatrice ivoirienne avait-elle l’autorisation de la DGDI demandée par sa famille vivant au Gabon et l’ensemble des documents justifiant de son séjour en terre gabonaise ?
Pas si sûr car si elle les avait, il est plutôt évident que la PAF ne l’aurait pas refoulée en Côte d’Ivoire.
De nombreuses incongruités jaillissent bien dans le récit de la communicatrice.