Par Joseph Mundruma
Tentative d’enfumage ou simple dénégation ? C’est la question. Alors que le gouvernement annonçait le maintien du prix de la baguette de pain à 125 francs CFA sur toute l’étendue du territoire, menaçant de façon implicite tout revendeur qui ne respecterait pas cette volonté des plus hautes autorités, sur le terrain, la réalité est cinglante.
Dans les boulangeries, le prix du pain est déjà passé de 100 francs CFA à 125 francs. Et, logiquement, les boutiquiers, pour rentrer dans leurs frais, ont eux aussi augmenté de 25 francs CFA. Ce qui, tout naturellement porte désormais le prix de la baguette à 150 francs CFA. « Le gouvernement fait ce qu’il veut, mais nous avons des charges à payer. Nous ne pouvons pas prendre le pain à 125 francs à la boulangerie et le revendre au même montant aux clients » déclare Diallo, un boutiquier au PK8.
Les revendeurs au quartier, qui eux sont plutôt proches des populations, disent ne pas être en mesure de se conformer. Certains, au lieu de la baguette traditionnelle, préfèrent désormais commercialiser la moyenne, au prix de 75 francs CFA. Un désastre.
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« Nous faisons du commerce pour gagner et non pour perdre. Nous préférons vendre la baguette de 75 francs, au moins nous faisons un bénéfice de 10 francs sur chaque unité vendue » poursuit-il.
Dans les quartiers, la consternation est générale : « Est-ce que ce gouvernement se soucie vraiment des populations. Si vous achetez deux baguettes de 75 francs, ça vous revient à 150 francs. Le problème n’est pas résolu et c’est nous qui payons les frais de ce gouvernement incompétent » témoigne Anouchka, une riveraine du quartier Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, visiblement en colère.