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Législatives 2025 : les partis de Missambo et de la veuve Mavioga ont résisté à la tempête 

Par Stive Roméo Makanga

Les Gabonais viennent de tourner la page d’un double scrutin électoral particulièrement décisif. Les élections législatives et locales, dont le premier tour s’est tenu le 27 septembre 2025 et le second le 18 octobre 2025, auront été marquées par une mobilisation contrastée mais surtout par une reconfiguration politique notable. Entre continuités et émergences, ces élections ont redéfini les rapports de force au sein du paysage politique national.

À l’issue du dépouillement final, un constat s’impose : l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), parti présidentiel, a largement dominé la compétition, en raflant la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, tout en consolidant son assise sur l’échiquier politique. Une victoire qui, sans surprise, confirme la dynamique engagée depuis l’accession du président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema à la magistrature suprême, et qui témoigne du maillage territorial et de la discipline de ce jeune parti désormais incontournable.

Une photo de Paulette Missambo, leader de l’Union Nationale (UN)

Face à cette montée en puissance, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), formation historique et longtemps hégémonique, a dû se résoudre à un statut d’opposition désormais assumé, tout en démontrant une capacité de résilience dans certaines circonscriptions-clés. Le PDG demeure un acteur politique de poids, mais son influence, jadis tentaculaire, s’étiole peu à peu au profit d’une génération politique renouvelée et d’une offre programmatique plus en phase avec les aspirations citoyennes actuelles.

Une photo de Claudine Ayo Assayi veuve Mavioga

Mais au-delà de cette bipolarisation apparente entre l’UDB et le PDG, deux formations dirigées par des femmes ont su imposer leur empreinte dans un environnement électoral traditionnellement dominé par les hommes. Il s’agit de l’Union Nationale (UN) de Paulette Missambo, actuelle présidente du Sénat, et du Bloc Démocratique Chrétien (BDC) conduit par Anna Claudine Ayo Assayi, veuve Mavioga, 5e vice-présidente de la même institution. Ces deux partis, portés par une vision politique singulière et une volonté farouche de peser sur les orientations nationales, ont réussi à décrocher des élus (deux sièges pour l’Union Nationale et un pour le BDC) dans un contexte de forte compétition.

Sur plus d’une centaine de partis enregistrés sur le territoire, l’UN et le BDC se distinguent par leur direction féminine. Pour sûr, c’est le signe d’une avancée encore trop rare dans la sphère politique gabonaise. Leur présence au sein du nouvel hémicycle, même modeste en chiffres, revêt une portée symbolique majeure : celle d’une représentation féminine qui, lentement mais sûrement, s’affirme dans le débat public et dans les institutions.

Grosso modo, ce double scrutin aura consacré la domination de l’UDB, la résistance du PDG, mais aussi la persévérance de quelques voix féminines qui refusent de se taire dans un univers politique encore verrouillé par les logiques patriarcales. Si la victoire des bâtisseurs était attendue, la performance de l’Union Nationale et du Bloc Démocratique Chrétien rappelle qu’en démocratie, la diversité et la pluralité demeurent les véritables garants de la vitalité politique.

Et au moment où s’ouvre une nouvelle législature, l’histoire retiendra sans doute que ces élections de 2025 auront aussi été celles où les femmes, malgré le poids des structures et des traditions, ont su tenir tête aux géants. Bon vent à elles.

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