Par Agnès Limori
“Les gabonais vivent au-dessus de leurs moyens”. Cette tirade du chef du gouvernement est très vite devenue virale sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les différents quartiers partout ailleurs sur l’ensemble du territoire national. Pour les gabonais, il n’y a aucun doute : Alain Claude Bilie By Nze est devenu beaucoup trop prétentieux (vous pardonnerez la redondance), mais peut-être aussi l’a-t-il toujours été.
Comme l’a très justement rappelé Mays Mouissi, analyste économique, ⅓ de la population vit dans une extrême pauvreté, 22% de la population active est frappée par le chômage ainsi que 38% des jeunes.
De fait, ce dernier considère que “la formule disant que les gabonais vivent au dessus de leurs moyens” est, “à minima inappropriée sinon vexatoire”.
S’ils sont nombreux à s’indigner de la malheureuse formule du premier ministre, d’autres en revanche estiment qu’il pourrait tout aussi bien s’agir d’une fuite en avant, d’un déni de la dure réalité qu’endurent les populations, d’une incapacité à apporter des réponses concrètes aux préoccupations devenues quasi éternelles.
Sur ce segment, force est de reconnaître qu’Alain Claude Bilie By Nze est le maître incontesté du déni. Il y a d’ailleurs belle lurette qu’il aurait dû être sacré empereur.
Pourtant, sa feuille de route articulée devant le parlement gabonais lors de son grand oral, avait été on ne peut plus explicite. Il était question pour lui et son gouvernement d’axer davantage d’efforts autour de ce qui constitue aujourd’hui les réelles préoccupations des populations.
À savoir la route, l’éducation et la formation, la santé, l’emploi, l’insécurité et la justice, la vie chère…entre autres sujets.
Sur la dernière préoccupation, les craintes s’exacerbent de plus belle. Et même s’il prétendait au terme des assises contre la vie chère que certaines des recommandations formulées devraient pouvoir être appliquées dans l’immédiat, les populations quant à elles n’attendent que de voir pour le croire.