Par Higor Mamboundou Boussamba
Dans le cadre de la campagne Novembre Bleu, dédiée à la sensibilisation et à la lutte contre les cancers masculins, le ministère de la Santé a organisé un café de presse le vendredi 15 novembre 2024, à Louis, dans le 1er arrondissement de Libreville.
Cette rencontre, animée par le professeur Ndang Ngou Milama, urologue au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), en collaboration avec les techniciens du ministère de la Santé, visait à informer et à sensibiliser sur la problématique des cancers masculins, avec un focus particulier sur le cancer de la prostate.
Le professeur Ndang Ngou Milama a ouvert son intervention en retraçant l’historique de Novembre Bleu, une initiative internationale visant à sensibiliser sur les cancers masculins, notamment celui de la prostate, tout en mobilisant des fonds pour intensifier la lutte contre ces maladies.
L’accent principal de cette rencontre a été mis sur le cancer de la prostate, une glande masculine située sous la vessie, souvent affectée par des pathologies graves. Le professeur a présenté les signes avant-coureurs de cette maladie, parmi lesquels :
– Difficulté à uriner ;
– Interruption brutale de l’émission urinaire ;
– Augmentation de la fréquence des mictions, notamment plus de deux fois par nuit ;
– Présence de sang dans l’urine ;
– Rétention urinaire nécessitant une sonde ;
– Amaigrissement, signe d’un cancer à un stade avancé.
Il a précisé que ces symptômes ne sont pas exclusifs au cancer de la prostate, d’où l’importance de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis.
Les principaux facteurs de risque identifiés sont :
– L’âge, avec une prévalence accrue chez les hommes de plus de 45 ans ;
– L’hérédité, particulièrement dans les familles ayant des antécédents de cancers masculins ;
– L’origine ethnique, certaines populations étant plus exposées ;
– Les facteurs environnementaux, notamment liés au mode de vie et à l’exposition à des substances toxiques.
Face à ces facteurs incontrôlables, le professeur a insisté sur l’importance du dépistage précoce, seule véritable méthode de prévention.
Par ailleurs, il a évoqué des facteurs non spécifiques au cancer, mais ayant un impact sur la santé masculine, tels que le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et une activité sexuelle désordonnée.
Deux principaux examens permettent de dépister le cancer de la prostate :
– L’examen clinique : un toucher rectal permettant de détecter des anomalies de la prostate ;
– Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) : un test sanguin mesurant les niveaux de cette protéine, indicatrice de la santé prostatique.
À l’échelle mondiale, le cancer de la prostate représente l’une des principales causes de décès par cancer chez les hommes. En 2020, 8 % des patients diagnostiqués étaient atteints de cette maladie, avec un âge moyen de 64 ans. Par ailleurs, plus de 5 000 hommes ont été consultés dans le cadre de dépistages spécifiques, confirmant l’urgence de renforcer les campagnes de sensibilisation.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche de santé publique visant à réduire l’incidence et la mortalité liées au cancer de la prostate au Gabon. Les autorités sanitaires invitent les hommes, en particulier ceux âgés de plus de 45 ans, à effectuer régulièrement des dépistages pour préserver leur santé.