Par Stive Roméo Makanga
La marche improvisée des élèves du lycée technique national Omar Bongo (LTNOB), le mardi 18 octobre dernier est symptomatique des promesses inconsistantes faites par l’Exécutif gabonais. Devenues exsangues, l’on devrait se résoudre à l’idée qu’elles ont définitivement perdu en autorité.
C’était évident. Alors qu’Ali Bongo Ondimba prononçait sa dernière adresse à la nation, au mois d’août, ils étaient déjà nombreux à douter de l’effectivité du transport scolaire gratuit. Les raisons étaient toutes tangibles: Le parc automobile de la Société gabonaise de transport (Sogatra) ne se résume plus qu’en un tas de ferraille irrécupérable. Ceux de Trans’Urb et TransAkanda pataugent dans la même gadoue.
Autre réalité qu’aurait dû considérer le locataire du Palais Rénovation, le Gabon ne se résume pas qu’à Libreville, la capitale; qu’il existe des familles entières, dans d’autres parties du pays, maintenues à leur corps défendant dans une résilience qui peut désormais se passer de tout commentaires.
Le pouvoir d’un chef d’État se construit sur la base de l’image d’un dirigeant efficace, dont la justesse de la parole est chaque fois confirmée par la matérialisation des promesses faites aux populations.
Dans le cas d’Ali Bongo Ondimba, on ne peut pas dire que ce soit le cas.
L’on devrait plutôt s’inquiéter de ce que la parole présidentielle ait perdu autant d’autorité et de matière.
Depuis 2009, le chef de l’État a enchaîné les promesses, sans jamais les tenir. Ces déconvenues ont profondément fragilisé son image, et convaincu plus d’un gabonais qu’il n’y avait plus rien à espérer, plus rien à attendre.
L’inopérabilité de la gratuité du transport scolaire, à peine annoncée, affiche, si besoin en était encore, toute la fragilité, de même que l’impuissance du fils d’Omar Bongo Ondimba.
Dans le seul Grand Libreville, il a échoué à offrir un transport scolaire gratuit et régulier. Dans l’hinterland, inutile d’en parler.
Si même à ce stade la parole présidentielle a du mal à se concrétiser, sur quel autre terrain peut-on espérer ? Aucun.
Tout y va comme à la guerre. Les grandes victoires sont faites de petites victoires, qui s’enchaînent, se succèdent, de façon crescendo, les unes après les autres.
Or, le président gabonais n’a connu qu’une succession de déconvenues : chômage, logements, éducation, santé, inflation, surendettement, …tout se résume en un fiasco.
Et si l’on devait associer les séries de contradictions intervenues elles aussi au cours de ces 13 années de magistère, comme celle de la déconfiture du ministère des Travaux publics, avec Léon Armel Bounda Balonzi, puis la réhabilitation de ce dernier par une nomination au FER, on en vient désormais à se poser des questions sur le chef de l’État.
Quelque chose doit clocher au sommet car disons-le franchement, tout ceci n’est pas normal.