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Médias/Gabon télévisions : l’effondrement comme jamais du service public 

Par Kongossanews

Jadis reluisante, la réputation de Gabon télévisions, le service public, va sans cesse décrescendo. Un effondrement mue par des choix de gestion peu orthodoxes, très critiqués par le personnel, mais que l’actuel directoire se borne quand-même à maintenir, ce malgré les signes évidents du déclin. 

Elle est bien loin cette époque où la télévision nationale retenait l’attention. Au fil des ans, sans que personne ne comprenne les raisons profondes de cette débâcle, le service public a perdu de sa vitalité. Programmes ternes, éditions d’information insipides, même les acquis sociaux jadis mis en place ont été dynamités. Pour la majeure partie des agents, un seul homme est responsable de cet enlisement : Ali Reynald Radjoumba, le directeur général, en fonction depuis octobre 2020. 

Depuis l’arrivée de ce proche du président de la République, la déflagration des acquis sociaux établis par l’ancienne équipe dirigeante est à l’origine de l’actuelle paralysie. Pour les agents en poste dans cette structure de l’État, cette crise est exemplaire du peu d’humanisme que manifesterait Ali Radjoumba aux professionnels des médias sous sa responsabilité. 

Preuve en est de la convention passée entre Gabon télévisions et le SAMU social gabonais, aujourd’hui dissoute. 

Les deux parties avaient convenu d’une prise en charge médicale totalement gratuite pour les journalistes, en contrepartie de couvertures médiatiques et de diffusions ponctuelles sur la chaîne nationale. 

Ali Reynald Radjoumba, ici lors de son discours circonstanciel à la faveur de sa prise de fonction

Pour sceller cet accord, une infirmerie permanente, équipée en totalité par le Samu Social, avait établi ses quartiers à la radiodiffusion et télévision Georges Rawiri. Un soulagement pour les agents, dont l’image publique a longtemps été de très piètre considération. 

Non content de cet acquis pourtant au bénéfice de ses “confrères”, le nouveau patron de Gabon télévisions, le principal organe audiovisuel du pays, y est revenu, exigeant du docteur Wenceslas Yaba un paiement contre diffusion des activités de sa structure. 

Une proposition non corroborée, laquelle est à ce jour lourde de conséquences pour le personnel, qui devra désormais supporter comme à l’origine et avec tous les tracas que l’on peut supposer, les frais médicaux de pathologies à l’origine prise en charge par le Samu Social gabonais. 

Mécontentes, les équipes du docteur Yaba ont depuis déménagé. Une rupture brutale, que ne supportent toujours pas les agents, furieux. 

Loin de se limiter à ce seul exemple, les soubresauts agoniques de Gabon télévisions vont encore plus loin. Des sources indiquent la mise en place d’un incompréhensible système de facturation des reportages. 350.000 francs, c’est le prix d’une couverture médiatique. 

Un service public qui a revu ses ambitions, que le personnel juge par ailleurs démesurées. 

L’information à caractère social et représentative des réalités vécues au quotidien par les gabonais y est proscrite. 

D’ailleurs, instructions ont été données à Heinrich Bokoko et Victor Moundounga. Le célèbre duo a dû changer de registre, les difficiles conditions d’existence des populations ne sont plus la bienvenue à l’écran, de même que les imperfections sur des questions majeures, désormais interdites de diffusion. 

Heinrich Bokoko et Victor Moundounga, convoqués par Ali Radjoumba ont dû à leur corps défendant tempérer, au sortir de leur entretien. 

Le malaise, qui prend de plus en plus de consistance, s’étend sur toute la Rédaction. Même les réformes initiées ont cette insidieuse particularité d’avoir tordu le cou aux anciens agents, et fait la part belle au directoire, de même qu’aux stagiaires, étonnement couverts par Ali Radjoumba. “Le dégé contrôle mieux les stagiaires. Chaque semaine il y en a au moins six, et les anciens sont dehors chez eux. C’est la catastrophe” s’indignent plus d’un, qui ne reconnaissent plus la maison Georges Rawiri. 

Loin d’être conciliant, Ali Reynald Radjoumba est à l’observation, déterminé à faire de Gabon télévisions une étuve. “Le pire c’est qu’il s’est mis dans la poche le syndicat d’Aminata Ondo, de même que certains directeurs, qui ne boudent plus, alors que les problèmes de notre maison sont énormes. Les anciens préfèrent rester chez eux, Gabon télévisions est au sol” soutiennent des agents, littéralement dépités.

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