Par Stive Roméo Makanga
“En cas de fraude lors de la prochaine élection présidentielle de 2023, nous allons faire ce qui n’a jamais été fait au Gabon”. Cette déclaration d’Alexandre Barro Chambrier (ABC), prononcée il y a peu à la faveur de son excursion dans le moyen Ogooué, n’a visiblement pas été du goût de Michel-Philippe Nze, le secrétaire général adjoint 2 du parti d’Ali Bongo Ondimba. Après sa récente tribune, quelque peu subversive, le secrétariat exécutif des Patriotes a tenu vendredi 23 septembre courant lui objecter son cynisme.
Dans une tribune qu’il a intitulé “À quoi joue Barro Chambrier”, le collaborateur de Steeve Nzegho Dieko a déclaré que le propos du leader des patriotes représenterait une “menace extrêmement grave”, et que ce dernier se préparerait à “semer la mort et la désolation dans le pays au cas où les résultats électoraux ne serait pas en sa faveur”, allant jusqu’à spéculer sur de probables soutiens “puissants”, et même “militaires“, qu’aurait obtenu le fils Chambrier.
Portant sa critique jusqu’à l’outrance, le secrétaire général adjoint 2 en charge de la communication du PDG peint Alexandre Barro Chambrier comme un “chef de guerre”. Une description assez caricaturale qui, mise en relief avec de supposées “alliances matrimoniales” qu’entretiendrait le chef des patriotes, ferait de ce dernier “un candidat de l’étranger…défendant d’abord des intérêts étrangers”.
Des spéculations jugées hors de propos par le secrétariat exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), et qui, en réaction au pamphlet nauséabond du Pedegiste, a suscité un recadrage cinglant. “Connu pour avoir un cursus studiorum tumultueux, ce journaliste sans talent et à la carrière professionnelle peu visible; pur produit du CUSPOD: cette fabrique de flagorneurs impayables et de propagandistes impénitents voués ad vitam aeternam au service de la phalange Bongo PDG traduit subliminalement la peur que le leader du RPM inspire au camp qu’il prétend défendre”, a déclaré l’écurie de Barro Chambrier, dans un communiqué de presse dont notre Rédaction a obtenu copie.
Pour le secrétariat exécutif, il n’y a absolument pas de doutes. C’est en raison des thématiques portées par leur leader auprès des populations, qu’il considère comme des semences d’espoirs, qui créent autant d’agitations et de remous dans le camp du “régime vermoulu Bongo-PDG”.
Pour le camp d’ABC, très confiant en l’avenir, la philosophie politique portée par leur égérie, de même que les problématiques sociales, évoquant les questions cruciales telles l’amélioration des conditions de vie des gabonais, sont la cause de tout. “Le président ABC est devenu au fil du temps le cauchemar et le poil à gratter” du camp d’Ali Bongo Ondimba, croient-ils savoir. “C’est pourquoi Michel-Philippe Nze et consorts deviennent insomniaques, et paranoïaques” précisent-ils.
“Non content d’avoir servi un propos truffé d’incohérences, d’amalgames et d’allusions malveillantes, Michel-Philippe Nze devient soudainement amnésique. Mais si par extraordinaire sa mémoire lui revenait, il se souviendrait que le pouvoir qu’il soutien est très lié à des intérêts étrangers et qu’il a souvent fait passer la souveraineté du peuple gabonais au second plan”, soutien le communiqué.
Explicitant que les “alliances matrimoniales” de la personne qui incarne le système sus-évoqué “sont à l’extérieur et non au Gabon”. Ce qui pour le RPM est loin d’être “un crime”. En outre, la “légion étrangère”, abondamment dénoncée par les populations durant le premier mandat du président de la République, est explicite de tout.
“Où sont les Accrombessi, Liban Soleman, Henry Owayon et tutti quanti?”, s’interroge le secrétariat exécutif du RPM. Réitérant qu’ en cas de fraude lors de la prochaine élection présidentielle de 2023, “nous allons faire ce qui n’a jamais été fait au Gabon”.
Une assertion que le camp Barro Chambrier veut sans équivoque. “À partir de là, le PDG sait ce qui lui reste à faire, à savoir: conjurer toute manoeuvre de fraude aux élections parce que les gabonais en ont assez de voir leur souveraineté oblitérée par une caste d’antipatriotes prêts à faire sortir les armes et tirer sur le peuple à mains nues, endeuillant ainsi des familles gabonaises comme en 2009 et 2016”, martèle-t-il.
Balayant d’un revers de main tout ce qu’il considère comme une diversion de l’opinion, le secrétariat exécutif du RPM oppose plutôt les réformes structurelles inhérentes à l’amélioration du dispositif du système électoral, ainsi que les textes législatifs qui s’y référent. Des propositions conjointes, formulées par les partis de l’opposition dont le RPM, et certains acteurs de la société civile gabonaise.