Ntoum: Des soupçons de conflits d’intérêts au sein des commissions électorales locales
Par Stive Roméo Makanga
À un peu plus d’un mois des élections locales prévues pour le 27 septembre 2025, des inquiétudes apparaissent concernant la neutralité des commissions électorales dans les 2e et 3e arrondissements de Ntoum.
En effet, dans une correspondance adressée à Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Francois Nze Mengoua, délégué communal du parti Réagir du 3e Arrondissement de Ntoum, attire l’attention sur de possibles conflits d’intérêts parmi certains membres chargés de superviser le processus électoral. Selon lui, des liens de parenté ou de collaboration entre des membres de commissions et des personnalités pressenties comme candidates pourraient compromettre la neutralité attendue de ces organes.
Dans cette perspective, deux cas ont notamment été cités. Il s’agit du 3e arrondissement, où un vice-président de commission est présenté comme ayant un lien familial avec une proche d’un candidat déclaré. Sans trahir un secret, il est question de Martinièn Biyoghe bi Nguema, 2e vice-président de la commission, présenté comme beau-fils de Joséphine Andeme Manfoumbi, elle-même décrite comme concubine de Paul Biyoghe Mba, candidat de l’UDB.
Idem dans le 2e arrondissement, où un rapporteur adjoint travaillerait au sein du cabinet d’une personnalité évoquée comme possible candidate. Là encore, sans attermoiement, il s’agit de Emma Akare Nguema, rapporteur adjoint de la commission, agent au cabinet du délégué spécial du 1er arrondissement, Joséphine Andeme Manfoumbi, citée comme potentielle candidate de l’UDB.
Ces « affinités », note le plaignant, « peuvent, si on y prend garde, fausser les résultats et créer un climat de suspicion ».
Appel à des garanties d’impartialité
En s’appuyant sur les principes posés par la loi électorale, l’auteur de la saisine appelle le ministère à réexaminer la composition des commissions locales afin d’assurer la transparence et la crédibilité du scrutin. Il affirme s’en remettre à la rigueur de l’autorité compétente pour prévenir toute contestation post-électorale.
Il va sans dire que les commissions électorales d’arrondissement jouent un rôle clé dans la supervision technique et logistique du scrutin: gestion du matériel, organisation locale et centralisation des procès-verbaux. Leur impartialité constitue donc un gage de confiance pour l’ensemble des acteurs.
Cette situation n’est pas sans rappeler le cas de la récusation de dame Hervie PONGUI, actuelle présidente de la commission électorale dans le 2e arrondissement de Libreville, exigée par le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), estimant qu’elle se trouve en situation de conflit d’intérêts. Cette dernière occupe en effet les fonctions de Secrétaire Générale au Ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions, département dirigé par Monsieur François NDONG OBIANG, ministre en poste, président du parti REAGIR, et potentiel candidat dans cette même circonscription.
Alors que la campagne se prépare activement à Ntoum et dans l’ensemble du pays, ces alertes viennent rappeler que la transparence du processus reste une condition essentielle pour garantir des élections crédibles et apaisées.
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