Par Stive Roméo Makanga
“La discipline est l’apanage du bon militant” et un bon militant doit être vêtu de l’habit du parti dans toutes les grandes rencontres politiques. Tel a toujours été le crédo du Parti démocratique gabonais (PDG), véhiculé comme un mantra, dans toutes ses instances à travers le pays.
Mais, il faudra désormais se faire à l’idée: le PDG d’Omar Bongo Ondimba a été vidé de sa substance…au fil des ans. Et, la dernière célébration, celle marquant son 54e anniversaire, l’illustre avec force.
Les chevilles ouvrières de la formation politique la plus importante du pays ont été mises au point mort, pour servir si besoin, au profit d’une jeune génération inexpérimentée, balbutiante et quelque peu condescendante.
La question fondamentale, celle qui turlupine toujours les pédégistes de conviction et restés fortement attachés à leur parti, à ses idéaux et à son intrinsèque philosophie, est celle de savoir qui entérine réellement les décisions imputées au “distingué camarade président (DCP)”, parce que ne reflétant pas le bon sens et toute la maîtrise de la chose politique qu’on lui reconnaît.
Pour plus d’un hiérarque, l’éviction d’Éric Dodo Bounguendza du secrétariat général, au profit de Steeve Nzeho Diecko, tombe sous le sens.
Pis, celles de Jean Marie Koumba Souvi, de tous les anciens secrétaires nationaux chargés de l’animation politique et de quelques membres du Comité permanent vient compléter les nombreuses incohérences observées.
De plus, la décision entérinant les nominations des nouvelles recrues, celle qui avait fuité suit les réseaux sociaux, ne portait pas la signature d’Ali Bongo Ondimba.
Outrepassant les dispositions des nouveaux statuts et règlements intérieurs du parti, ces nominations, que d’aucuns tiennent pour fantaisistes, sont déjà contestées, même si en sourdine, parce qu’ayant été décidées en dehors d’un congrès.
Or, il aurait fallu en organiser, par respect des dispositions statutaires et par tradition.
Bombardés aux postes stratégiques, les nouveaux “lycéens” promus affichent déjà leur zèle.
Dans leur esprit, la rupture avec les anciennes pratiques du parti s’impose.
De fait, troquer l’habit “sacerdotal” du bon militant pédégiste à l’exposition des tatouages apparaît comme la chose la moins complexe.
La nouvelle classe dirigeante du Parti démocratique gabonais (PDG) a tout dévoyé, de même qu’elle a semé l’ire dans les cœurs de ceux qui, jusqu’ici, avaient placé la considération pour le parti de masse à un piédestal particulier. Omar Bongo Ondimba n’est plus, et son fils, Ali Bongo Ondimba, connu pour être un fin stratège, étonne.
Bien que les choses aient considérablement changé, pour beaucoup encore, le PDG n’est pas qu’un simple parti politique.
Bien au contraire, et, comme l’avait rappelé Éric Dodo Bounguendza, à juste titre d’ailleurs: “Le PDG est un esprit”, qui châtiera, au moment opportun, tout ceux qui ont pris le malin plaisir de le dévoyer. C’est certain.