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Plaidoyer pour la lutte contre les violences faites aux femmes : L’ONG Aurore présente son rapport

Par Hugor Mamboundou Boussamba

Le centre d’accueil de Nzeng Ayong a accueilli une conférence de presse organisée par l’ONG Aurore, au cours de laquelle sa présidente, Ida Flore Maroundou, a présenté le rapport détaillé de plaidoyer pour la lutte contre les violences faites aux femmes.

Dans son allocution, Ida Flore Maroundou a expliqué que ce rapport se concentre sur cinq points clés : les objectifs, l’état des lieux au Gabon, les causes des violences, les recommandations et une conclusion.

« Nous souhaitons que la vie de la femme soit sacrée au Gabon. Pour cela, nous avons formulé 19 recommandations concrètes », a déclaré la présidente. Selon les données fournies par l’ONU, une femme meurt toutes les dix minutes dans le monde sous les coups d’un partenaire ou d’un membre de sa famille. Au Gabon, la situation est alarmante : plus de deux tiers des femmes âgées d’au moins 15 ans ont été victimes de violences sexuelles.

Sur les 900 cas de viols signalés devant les tribunaux gabonais, 500 ont été classés sans suite, dont plus de la moitié concernent des violences physiques. Les violences sexuelles, quant à elles, représentent la deuxième catégorie la plus fréquente, avec plus de 200 cas abandonnés en raison de pressions familiales exercées au sein des commissariats et des tribunaux.

Une enquête menée en 2024 par Afrobaromètre révèle que 71 % des filles interrogées ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en milieu professionnel, et 57 % dans des lieux publics. Par ailleurs, 95 % des participants estiment que la police et les tribunaux doivent renforcer leurs actions pour protéger les femmes contre les discriminations et le harcèlement.

Les causes des violences faites aux femmes sont nombreuses et interconnectées. Ida Flore Maroundou a pointé du doigt les inégalités de genre, les discriminations et les stéréotypes sexistes profondément ancrés dans la société gabonaise. Ces facteurs maintiennent les femmes dans une position de subordination et de vulnérabilité, aggravant leur exposition aux violences.

Le rapport propose des mesures concrètes pour lutter contre ce fléau :

  1. Mettre en place des plans nationaux dotés de budgets spécifiques, d’objectifs clairs et d’indicateurs de suivi.
  2. Renforcer les services d’aide aux victimes, tout en simplifiant les procédures de dépôt de plainte pour un accès plus rapide à la justice.
  3. Sensibiliser et informer le public à travers des campagnes visant à déconstruire les stéréotypes sexistes et à promouvoir l’égalité entre les sexes.
  4. Développer des programmes éducatifs de prévention dès le plus jeune âge, intégrés au système scolaire.
  5. Impliquer les responsables religieux, en les encourageant à sortir de leur silence et à prendre position contre les violences.
  6. Cibler les hommes et les jeunes garçons dans les campagnes de sensibilisation, car la lutte contre les violences et les féminicides concerne l’ensemble de la société.

« Chacun, à son niveau, doit agir pour éradiquer ce fléau et bâtir une société plus juste et égalitaire », a conclu Ida Flore Maroundou. Elle a également insisté sur l’importance de promouvoir la non-violence et d’inclure les questions de violences basées sur le genre dans les priorités du développement national.

L’ONG Aurore rappelle que les droits des femmes sont des droits humains et qu’une société ne peut progresser sans garantir la dignité et la sécurité de ses citoyennes. Ce plaidoyer représente un appel à une mobilisation collective pour changer les mentalités et poser les bases d’un avenir égalitaire.

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