Par Stive Roméo Makanga
La présidentielle d’août 2023 approche à grandes enjambées et partout ailleurs, majorité/opposition, les écuries se bousculent, fignoler leurs dernières stratégies. Pour le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), l’heure est décisive. Il est question de quitter l’état-major du parti, pour une proximité avec les populations. C’est tout le sens des porte-à-porte conduit par Alexandre Barro Chambrier (ABC), le principal leader..
Après l’étape de Nzeng-Ayong, visité la semaine écoulée dans le 6e arrondissement de Libreville, le tour est revenu cette fois, jeudi 4 mai courant, à Angodjé-village, dans la commune d’Akanda. Avec son directoire, le rejeton de Marcel Éloi Rahandi Chambrier a abordé de nombreuses problématiques d’intérêt commun.
S’agissant de l’élection à un tour, telle que validée par le parlement, ABC n’a pas manqué de faire la proposition de l’éventualité d’une candidature unique, qui s’impose tout naturellement. Pour lui, il est question de réduire le phénomène de la dispersion des voix. Et donc, le recours à une candidature consensuelle permettrait de balayer ce risque d’un revers de la main. “Lorsqu’on a une élection à un tour, il faut choisir un candidat consensuel”, a-t-il déclaré.
Renchérissant : “Nous sommes là pour gagner. Et pour y arriver, il faut s’entendre avec tout le monde”. Un point important de son laïus, fortement corroboré par ses auditeurs mobilisés pour la circonstance.
Portant une critique sur le concept de vie chère et au département ministériel éponyme créé très récemment par les plus hautes autorités, Alexandre Barro Chambrier dégaine : “En ce qui concerne la mercuriale, lorsque vous importez tout, vous allez jouer sur les prix à partir de quoi, puisque vous même vous ne produisez rien? Alors tout ce qu’ils font en ce moment, ministère de la lutte contre la cherté de la vie, c’est du pipeau “.
De l’avis du leader du RPM, cette énième création s’inscrit dans la continuité d’une zombification des populations. Ce qu’il ne manque pas d’objecter: “Nous sommes ici pour dire que les gabonais sont mûrs. Ils sont adultes et qu’on ne peut plus les manipuler. Il faut arrêter ça “.
Jetant un regard sur le fonctionnement du judiciaire au Gabon, Alexandre Barro Chambrier est formel sur une dépendance de la justice au Pouvoir. Pour lui, cet ordre des choses devrait se volatiliser.
“Il faut remettre de l’ordre dans la justice, qu’elle soit indépendante. Il faut faire sortir tous les prisonniers politiques. Il faut alléger les prisons”.
DES ACTIONS CONCRÈTES EN FAVEUR DES POPULATIONS EN CAS D’ÉLECTION
Se voulant pertinent sur les observations évoquées, Alexandre Barro Chambrier a fait état de toutes les possibilités qui, mises en place, pourraient constituer de véritables leviers de développement pour le Gabon. Mais avant, il propose de régler la question des jeunes, qu’il considère comme l’avenir du pays.
“Nous allons nous concentrer sur les jeunes, et mettre le paquet sur les enfants parce qu’ils sont l’avenir du Gabon”, a-t-il déclaré.
“L’école, la formation professionnelle et les infrastructures. Les routes, en priorité numéro un. Réduire le train de vie de l’État…”
Sur la question de la réduction du train de vie de l’État, Alexandre Barro Chambrier considère inutile toutes les représentations du Gabon à l’international, sa participation aux somptueux sommets organisés outre atlantique, et qui n’ont, dans le fond, aucun bénéfice direct pour le pays.
“Nous devons nous occuper de nos problèmes, parce que les gabonais doivent se réapproprier leur pays”, fait-il observer.
“Nous sommes en mesure de changer le visage du Gabon, en créant des pôles économiques dans les provinces. Il n’y a pas d’incompatibilité à être un pays pétrolier et agricole. Ceci permet une véritable auto-suffisance alimentaire”, a-t-il explicité, réitérant à ses auditeurs l’absolue nécessité des inscriptions sur les listes électorales.
“Ceux qui vous disent que c’est pas la peine de voter, c’est des bêtises”, a-t-il décrit.
Alexandre Barro Chambrier estime que 14 ans au pouvoir est assez pour penser à se retirer, cela pour permettre à d’autres compatriotes de prendre la main, aux fins d’y apporter leur contribution.
