Présidentielle 2025: Clarification biaisée du RdB sur la grogne des associations affiliées
Par Higor Mamboundou
Face aux mécontentements exprimés par certaines associations affiliées au Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), la coordination nationale en charge des associations a tenu, ce lundi 31 mars, une conférence de presse à son siège d’Okala afin d’éclairer l’opinion publique. Toutefois, ces clarifications apparaissent biaisées et ne répondent pas aux préoccupations réelles des associations.
En conformité avec l’inclusivité prônée par le chef de la Transition et candidat à l’élection présidentielle, Brice Clotaire Oligui Nguema, plus de 2 500 associations, qu’elles soient légalement constituées ou non, ont rejoint le RdB pour l’accompagner dans sa campagne. Cependant, à peine deux jours après l’ouverture de cette dernière, des cris ont fusé de toute part pour dénoncer des problèmes d’organisation et un traitement jugé inégalitaire.
Interrogé sur ces critiques, Marc Onha Essangui, coordonnateur national en charge des associations, a tenu à préciser : « Faire le tour du Gabon pour recenser toutes ces associations n’a pas été une tâche aisée. Ensuite, il a fallu venir à Libreville, numériser et identifier ces structures avant d’établir une stratégie efficace. Tout cela prend du temps. Nous comprenons la frustration de certains, mais il faut distinguer ce qui est fondé de ce qui ne l’est pas. Les ressources dont nous disposons proviennent exclusivement du candidat, que ce soit en termes de kits ou de budget, et nous les gérons avec la plus grande transparence. »
Pourtant, selon nos sources, le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema a mis une enveloppe financière à disposition des associations affiliées au RdB. Cependant, cette enveloppe aurait été mal gérée. D’après des indiscrétions, certaines associations n’auraient reçu que de modiques sommes de l’ordre de 200 000 FCFA, distribuées à la tête du client. « Jusqu’à présent, les associations n’ont reçu ni gadget, ni franc électoral pour faire la campagne », témoigne un président d’association, dénonçant une gestion opaque.
De son côté, Luc Odiasse Souna, adjoint à la coordination nationale en charge des associations, a présenté des excuses aux associations concernées pour les retards dans la distribution des kits : « Nous avons dû organiser un événement majeur, le meeting d’ouverture de la campagne. Un premier lot de kits a été rapidement distribué pour assurer son bon déroulement. Notre plan de campagne suit un processus précis : maintenant que le meeting est passé, nous allons collaborer avec chaque association pour structurer les actions dans les différents arrondissements. Il ne s’agit pas simplement de distribuer des kits immédiatement, sans que les bénéficiaires aient une connaissance approfondie du projet de société du candidat. C’est pourquoi nous organiserons une réunion avec les responsables d’associations. »
Le coordonnateur national a également insisté sur la nécessité pour chaque association de présenter un plan de mobilisation cohérent et inclusif, en accord avec les commissions nationales. « Les gadgets et financements mis à disposition seront attribués de manière indépendante, mais les activités de terrain doivent être menées conjointement avec les commissions régionales, provinciales et départementales », a-t-il précisé.
Cependant, d’autres indiscrétions révèlent que le candidat serait informé de cette mascarade. En effet, avec la même enveloppe budgétaire, certains membres du bureau se seraient attribué des montants allant de 3 à 5 millions de FCFA, tandis que les associations censées faire campagne sur le terrain se retrouvent avec des miettes. Cette situation, directement imputable à Marc Onha Essangui, renforce le climat de méfiance et de frustration au sein des associations affiliées qui ont inondée le siège du RdB la veille jusqu’à tard dans la nuit.
En dépit du grand nombre d’associations affiliées, le RdB assure que les kits et les fonds nécessaires seront mis à disposition en temps voulu. Toutefois, il est demandé aux associations de se regrouper par arrondissement, quartier, village et département afin de garantir une répartition équitable et une meilleure coordination des efforts sur le terrain. Mais en attendant, l’opacité de la gestion de cette enveloppe soulève de nombreuses interrogations sur la sincérité des engagements pris par la coordination nationale. Qui vivra verra.
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