Par Stive Roméo Makanga
L’opinion que Régis Immongault Tatangani s’est fait de lui corrobore si bien le reproche qui lui a été toujours fait: celui d’être exagérément vaniteux. Cette prétention exprimée pour les postes à responsabilité occupés dans l’appareil de l’État est devenu au fil des ans un attribut de caractère, qui a longtemps exaspéré les populations de Mulundu, qui n’ont d’ailleurs du reste jamais manqué de le lui reprocher. C’est même au point qu’il se croit aujourd’hui attaqué par des adversaires, qu’il n’ose étrangement pas désigner. Qui sont donc ces “mécréants”, haut dignitaires du Parti démocratique gabonais (PDG), qui ont ourdi de salir l’originaire de Lastoursville ?
La publication de notre confrère Gabon-infos, intitulée Gabon: qui en veut à Régis Immongault?, et qui sonne comme un billet commandé par le Membre du Comité permanent du Bureau Politique lui-même, puisque repris à l’identique par plusieurs médias en ligne, stipule que sa nouvelle posture, celle d’élu national à l’Assemblée nationale, gênerait “plus d’un parmi les filles et fils de Mulundu”.
Loin de s’arrêter, le journal poursuit: “L’entrée au gouvernement de Hermann IMMONGAULT, petit frère de Régis , le1er septembre 2022 en qualité de ministre délégué aux Affaires étrangères, a fini de mettre sous les projecteurs “les ennemis”, qui loin d’être des opposants, sont des pdgistes convaincus”.
Qui sont donc ces ennemis, pédégistes de Mulundu qui plus est, qui en voudraient tant à Régis Immongault et à son jeune frère ? Motus et boule de gomme. Tatangani n’en dit pas plus, mais laisse cependant planer une suspicion insidieuse.
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Mais le journal poursuit, évoquant la dernière tournée logovéenne de Steeve Nzegho Dieko : ” certains fils de Mulundu ont tout mis en oeuvre pour savonner la planche du Membre Permanent du Comité du Bureau Politique et de la Secrétaire nationale”.
Régis Immongault Tatangani vient-il de trahir un secret? Sans aucun doute. La secrétaire nationale du Parti démocratique gabonais (PDG) et lui sont bien convaincus d’être les objets de conciliabules de quelques ennemis invisibles. La fameuse unité des filles et fils de Mulundu, clamée avec une redondance agaçante devant le SG du PDG n’a donc été qu’hypocrisie.
Et puis d’ailleurs, qui sont-ils ? Qui sont ces ennemis ? Visiblement, le fraîchement promu aux Affaires étrangères, même si délégué, Hermann Immongault, frère cadet de l’ancien ministre de l’Économie, semble lui aussi en être convaincu.
À Louis, au siège du parti, certaines langues se délient. L’arrivée d’un Immongault au gouvernement a été envisagée pour sortir Brice Constant Paillat, qui tient le département des Transports, de l’équipe Ossouka Raponda.
Encore deux à trois remaniements ministériels, et vlan. Serait-ce donc à Brice Constant Paillat que ferait allusion Régis Immongault ? Probablement.
Mais peut-être aussi en évoquant l’existence d’ennemis politiques à Mulundu, Tatangani a-t-il trouvé l’argument parfait pour refaire surface, lui qui a déjà cumulé trois années de passage à vide.
RÉGIS IMMONGAULT, POUR QUELLE REPRÉSENTATIVITÉ À MULUNDU?
Nos confrères de Gabon-infos l’ont très justement rappelés. Régis Immongault Tatangani, ce sont dix années ininterrompues au gouvernement: Énergie et Ressources hydrauliques, Mines, Tourisme, Industrie, Économie, Affaires étrangères et Habitat.
Quel bilan pour cette décennie au sommet de l’État ? Et, politiquement, quel bilan et ou bénéfice pour les populations de Mulundu? Pas grand chose.
S’agissant de son passage à la tête du ministère de l’Économie et de la Relance, inutile de rappeler que le Gabon avait atteint un seuil d’endettement critique. En 2018, il était à 64% par rapport au PIB. Et bien que Régis Immongault Tatangani annonça l’engagement du pays à régler les créanciers avant la fin de l’année, ce malgré les aides budgétaires des bailleurs de fonds, rien n’a été fait. Le déclin s’est accru, et l’endettement global du Gabon n’a cessé d’augmenter. Il est à plus de 74,7% aujourd’hui. De fait, le natif de Mulundu n’a rien redressé du tout. Tout s’est effondré. Et c’est en cela que de nombreux observateurs ont toujours pensé que son éviction du gouvernement était loin d’être fortuite.
Politiquement, l’impact du leadership de Régis Immongault Tatangani, par ailleurs membre du comité permanent du bureau politique du parti démocratique gabonais, est plutôt bien mince. Qui donc oserait tirer sur une ambulance?
Il y a bien longtemps que Régis Immongault galvanise, rassemble et fédère à Mulundu. Les jets d’articles dithyrambiques entièrement acquis à sa cause, et qui ont fusé ces dernières heures ne sauraient lui offrir une nouvelle virginité.
Il y a bien longtemps que Mulundu a cessé de le considérer comme son principal leader.