Par Joseph Mundruma
Peut-on modifier les règles du jeu en plein match ? La réponse est non, évidemment. Pourtant, le pouvoir a estimé qu’il le fallait. C’est la raison de la colère des principaux responsables de l’opposition gabonaise, et certains acteurs de la société civile, qui pour dénoncer ce que considère désormais Raymond Ndong Sima comme un “Coup d’État permanent”, de nombreux compatriotes.
“La modification de la loi électorale alors que le processus électoral est déjà entamé procède clairement d’une logique de coup d’État. C’est bien, comme le décrit Brichet, un acte d’autorité selon un plan préconçu consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d’organisation, de fonctionnement de l’État, atteinte orchestrée et dirigée par un président dont le mandat se termine mais qui s’appuie sur son parti (démocratique de nom) dans le but de conserver le pouvoir, de renforcer et ainsi de pérenniser sa position à la tête du pays”, a clairement dénoncé l’ancien premier ministre précité, par ailleurs candidat à la prochaine présidentielle.
“Cette nième manœuvre au cours de cette seule année 2023 qui a déjà vu la Constitution modifiée à la hussarde sur différents points essentiels notamment pour ramener le scrutin de deux à un tour dans un système sans limitation de mandat procède de cette logique de permanence de coup d’État.
On cherche donc à se parer des oripeaux de la légalité pour se prévaloir aux yeux du monde extérieur d’un semblant de légalité. Dans le même temps tous les indicateurs objectifs de comparaison de la situation du pays montrent une dégradation de la santé publique, de la scolarité, des infrastructures, une paupérisation qui s’accroit, une désintégration de la fonction publique dont les retraités sont gazés pour toute réponse à la réclamation de la liquidation de l’ensemble de leurs droits”, dénoncé Raymond Ndong Sima, outré de la tournure des événements.
“Le changement des règles du jeu en plein match atteste d’une volonté effrénée de se déclarer vainqueur d’une partie que les résultats de gestion ne permettent pas de gagner. Cette modification du code électoral n’est pas acceptable. Mais elle est en train de se faire parce que ceux qui sont à la manœuvre sont convaincus de la docilité et même de la légèreté des gabonais qui ne prennent rien au sérieux, protestent un jour et passent à autre chose”, a-t-il relevé, promettant que ce texte ne prospèrera pas, et qu’il sera combattu avec la dernière énergie.
Projet de révision du code électoral : Sentant l’inéluctabilité de sa défaite dans les urnes, le pouvoir tente de modifier les règles du jeu en cours de match
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