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Quand les voitures de BLA pourrissent sur le parking du B2 et des Services spéciaux

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Évoqué par Africa intelligence, en juin 2021, les voitures de Brice Laccruche Alihanga (BLA), l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba, saisies dans le cadre de l’opération anti-corruption “Scorpion”, lancée par la justice gabonaise, se dégradent désormais sur les parkings du B2 et des Services spéciaux.

Ces moyens roulants haut de gamme, dont un range rover blindé (ainsi que l’indiquait nos confrères cités en sus), placés sous la surveillance des forces de sécurité et de défense, ont fini par prendre un coup de vieux considérable.

En effet, cela fait un peu plus de deux ans déjà que l’ancien “messager intime” du président de la République a été placé en détention préventive, à la prison centrale de Libreville.

Ces véhicules, dont on suppose avoir été acquis avec l’argent public détournés, avaient été réquisitionnés.
Sauf que dans un tel contexte, il eût été opportun que l’État récupérât “l’argent du peuple”. Et des procédures administratives adéquates auraient contribué à atteindre cet objectif.

Mais après plus de deux ans d’abandon, sans aucun entretien particulier, les intempéries s’étant abattues sur ces derniers, on imagine bien que tous ces véhicules ont de fait perdu leur valeur marchande, et donc impossible désormais de les mettre à la vente.

La question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir pourquoi une procédure respectueuse des textes réglementaires n’a pas été engagée pour la mise en vente de ces bolides.

Pourquoi les avoir laissés autant se dégrader ? Que s’est-il passé ?
Pour mémoire, selon les évaluations de quelques tiers, un seul véhicule coûterait entre 100 et 150 millions de francs CFA.

Sur la huitaine restante, deux s’étant mystérieusement volatilisés, l’État aurait pu, par cette seule action, récupérer au moins 1 milliard de francs, qui aurait bien garni les comptes du Trésor public gabonais. Que nenni!

QUID DE L’ARGENT VOLÉ?

Certes, récupérer de l’argent volé n’est pas une mince affaire. Dans certains pays où des faits similaires ont été observés, l’argent détourné a souvent été caché à l’étranger, dans des paradis fiscaux.

Dans un tel contexte, récupérer une partie de ces fonds n’a jamais été une tâche aisée et ceux qui s’y sont prêtés, ont très souvent initié une série de procédures, longues et complexes.

Cas de Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien, en 2011, dont les fonds dissimulés partout ailleurs dans les banques à l’étranger n’ont pu être récupéré, à l’exception d’un modique chèque de 28 millions de dollars, alors que les estimations portaient la fortune de l’ancien président à plus d’une centaine de millions en devise américaine.

Les Gabonais demeurent les dindons de la farce car lors de la perquisition chez BLA, peu après sa disgrâce, en dehors des véhicules civils saisis, pas de bijoux, pas d’argent, rien d’autre du tout.

Fait curieux, qui amène l’opinion à s’interroger sur les actes délictueux reprochés au prévenu, et qui constituent désormais un argument de poids pour les conseils de l’ancien dircab du président de la République.

L’on déduit donc que BLA ne disposait chez lui d’aucun bijou de valeur, aucun fond…, sinon rien du tout, excepté les véhicules, dont on a même pas pu récupérer la moitié de la valeur marchande. Étrange.

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