Chargement en cours

Retour au bercail : le Dr Alfred Nguia Banda brise le silence après neuf ans d’exil

Par Stive Roméo Makanga

C’est dans l’intimité de sa résidence à Angondjé Château, dans la Commune d’Akanda, qu’Alfred Nguia Banda, ancien opposant au régime d’Ali Bongo Ondimba, a tenu une conférence de presse pour marquer son retour au Gabon après neuf années d’exil en France. Organisée deux semaines après son arrivée sur le sol gabonais, cette rencontre avec les médias s’est articulée autour de trois axes majeurs : les circonstances de son départ du Gabon, son vécu en tant que réfugié politique, et sa vision pour l’avenir du pays après le renversement du régime Bongo en août 2023.

D’emblée, Alfred Nguia Banda a dénoncé ce qu’il qualifie de dérive autocratique ayant marqué les 14 années de règne d’Ali Bongo Ondimba. « La vie politique en Afrique est dominée par ce que j’appellerai la loi d’airain », a-t-il martelé, en décriant l’érosion des droits de l’homme et de la dignité citoyenne, relégués selon lui au rang de chimères sous le règne de l’ancien président.

Une vue des participants

Le 23 août 2016, une journée qui reste gravée dans sa mémoire, marque le point culminant de son calvaire. « Après une réunion au siège de Jean Ping, je suis tombé dans une embuscade tendue par les terroristes de la DGR », a-t-il relaté. Cette opération, menée à 300 mètres de son domicile, a conduit à une tentative d’assassinat et à des actes de pillage et de destruction. « Ils ont volé 11 millions de francs CFA, des costumes, 5000 euros, vidé ma cave à vin et détruit ma voiture. » Son neveu et son gardien, torturés, en portent encore les séquelles.

Contraint de fuir, Nguia Banda raconte une nuit passée dans une bananeraie avant d’être exfiltré au Cameroun grâce à des amis. Reconnaissant envers la France pour lui avoir offert le statut de réfugié politique, il a exprimé sa gratitude aux autorités françaises.

Le deuxième volet de sa conférence a été consacré à sa vie en France, où il a trouvé une relative tranquillité. Cependant, Alfred Nguia Banda n’a pas abandonné le combat contre le régime d’Ali Bongo Ondimba. « Aux côtés de la diaspora, nous avons poursuivi le travail pour la libération du Gabon », a-t-il affirmé. Saluant l’engagement des Gabonais exilés en France, il a rappelé l’importance de leur rôle dans la dénonciation des abus du régime déchu.

Le troisième point abordé par Alfred Nguia Banda concerne son retour au Gabon, rendu possible par le coup d’État du 30 août 2023, qu’il qualifie de « libération ». Selon lui, cet événement représente un tournant historique pour le pays, mais il appelle à la vigilance. « Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) doit être encadré par des hommes compétents et talentueux », a-t-il préconisé.

Exhortant le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema à briguer la magistrature suprême, il a déclaré vouloir contribuer, de quelque manière que ce soit, à la reconstruction nationale. « Je suis persuadé que d’autres Gabonais de la diaspora rentreront au Gabon », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Le temps du goulag est derrière nous. »

Fustigeant sans détour l’ancien régime, Alfred Nguia Banda a lâché une phrase lourde de sens : « Ali n’a récolté que ce qu’il a semé. » Une déclaration qui reflète l’espoir d’un renouveau politique et la détermination de cet ancien exilé à jouer un rôle actif dans l’avenir du Gabon.

Au terme de sa conférence de presse, Alfred Nguiambanda s’est affirmé sans détours comme une voix critique mais constructive, prête à accompagner Brice Clotaire Oligui Nguema et à œuvrer pour un Gabon nouveau.

Laisser un commentaire