Par Stive Roméo Makanga
La question brûlante de la nécessité d’un nettoyage en profondeur au sein des Forces de Police Nationale (FPN) se pose avec acuité, compte tenu du désordre ambiant qui règne au sein de cette institution. Le récent scandale entourant les derniers recrutements est loin d’être résolu, et les anomalies constatées dans le processus de recrutement soulèvent de sérieuses questions nonobstant la dernière communication de cette institution.
En effet, en plus des irrégularités dénoncées par de nombreux citoyens ces derniers temps, un autre problème se pose aujourd’hui. Il concerne 42 compatriotes, tous des athlètes du “Vautour Taekwondo”, une équipe affiliée aux Forces de Police Nationale, qui se sont avérés être en réalité des civils. Ces individus, en raison de leur maîtrise de cet art martial, avaient été intégrés à l’institution entre 2017 et 2018, avec la promesse d’être recrutés lors du prochain concours d’entrée dans les FPN.
Ces taekwondoïstes ont même représenté le Gabon lors de compétitions internationales réservées aux policiers. C’est le cas de la dernière édition qui s’est déroulée en Côte-d’Ivoire du 21 au 28 octobre 2021, au cours de laquelle le Commandant Stheve Mouloungui Bawenda a été sacré 4e Dan, ainsi que Arnaud Lenghandy Nguiandougou, 3e Dan et Thérence Atadou.
Il est révélé que l’Association de police taekwondo du Gabon (APTAG), une institution de sport placée sous l’autorité des Forces de Police Nationale (FPN) était dirigée par des civils.
Selon une source fiable, les compatriotes Joanick Ngouda et Hermann Doupassa, des pratiquants confirmés de taekwondo, font partie d’une longue liste d’athlètes impliqués. Ces derniers, utilisés dans des missions liées au sport ou à l’interpellation et RG, appellent désormais à l’intervention personnelle de Brice Clotaire Oligui Nguema en vue de leur intégration.
Dans le sillage de cette anarchie régnant au sein des FPN, de nombreux compatriotes dénoncent J.Y, un ressortissant béninois qui semblerait exercer une influence indue au sein de l’APTAG.
Selon des informations concordantes, ce dernier aurait exigé des athlètes le paiement d’une somme de 50 000 FCFA pour l’établissement des licences de l’association, toutes signées, semble-t-il, par les autorités de tutelle.
Comment est-il possible d’accorder autant de pouvoirs à des civils, au sein d’une institution aussi sensible, leur donner des contrats de travail au sein des FPN, ainsi que des cartes professionnelles signées du Commandant en chef, et refuser au final de les recruter ? Comment est-il possible qu’un sujet étranger arbore la tenue de la Police nationale, lui permettant de passer des check-point pendant des contrôles, ait accès aux bâtiments des FPN, et soit au fait du fonctionnement de nos institutions, de leurs forces et de leurs faiblesses ?
Pourquoi avoir mis de côté 42 compatriotes, après tant d’années, au cours desquelles ces derniers ont même été dépositaires de la puissance publique ?
En outre, certains de ces compatriotes ont été ces dernières années affectés dans les différentes unités de police par arrêté ministériel numéro :0027/ccfpn/MIJGS du 19/09/2019, dont la DGDI, la PJ, l’EMPI, l’USI, PPL,Akanda la DSP.
Cette situation chaotique devrait inciter les instances de contrôle de cette institution à enquêter sur les faits reprochés. Un nettoyage en profondeur semble être nécessaire pour restaurer l’intégrité et la crédibilité de la Police Nationale Gabonaise.