Scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 à Libreville : Paul Ngome Ayong (UDB) s’insurge contre les dysfonctionnements logistiques et des manœuvres politiques au 5e arrondissement
Par Cadette Ondo Eyi
Le scrutin couplé législatif et local tenu ce samedi 27 septembre 2025 à Libreville, bien que décisif pour l’avenir institutionnel local, a été entaché de graves irrégularités dans plusieurs centres de vote du 5e arrondissement, notamment au 2e siège. Le candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Paul Bovis Ngome Ayong, a exprimé son profond mécontentement face à une série d’anomalies ayant compromis le bon déroulement du vote.
Au cœur des préoccupations : l’absence prolongée des bulletins de vote du candidat UDB dans de nombreux bureaux. Dès les premières heures de la matinée, plusieurs électeurs ont constaté, stupéfaits, l’absence de ces bulletins dans les centres tels que l’école publique d’Ozoungué et l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS). Ces centres n’ont d’ailleurs pu commencer les opérations que tardivement, à plus de 14h, provoquant une frustration croissante parmi les électeurs, notamment les personnes âgées présentes depuis l’aube.
Dans une déclaration à la presse, Paul Ngome Ayong a fustigé « une véritable catastrophe en termes d’organisation ». Selon lui, « seuls les bulletins de l’UDB étaient absents dans presque tous les bureaux de vote, tandis que ceux des autres partis étaient bien disponibles ». Il n’hésite pas à évoquer une « tentative manifeste d’éviction », qu’il qualifie de « manœuvre gravissime ». Le candidat affirme avoir alerté madame le gouverneur de la province de l’Estuaire, par ailleurs présidente de la commission électorale provinciale, afin que des mesures pour lui faire état de la situation et que des mesures soient prises. Toutefois, l’impact de ce dysfonctionnement sur le moral des électeurs était déjà palpable sur le terrain.
À l’école Sainte Thérèse, un autre centre du 2e siège, les opérations électorales n’ont pu débuter qu’aux environs de 13h00, soit avec plusieurs heures de retard. Steeve Yannick Obiang, électeur et observateur aguerri, dénonce également une organisation défaillante : « Il y avait absence de certains bulletins, et des bulletins destinés au 1er siège se retrouvaient au 2e et vice versa », précise-t-il. Selon lui, ces dysfonctionnements pourraient avoir des conséquences juridiques, notamment en cas d’irrégularité constatée dans les bulletins non utilisés, qui pourraient entraîner l’annulation du scrutin selon la législation en vigueur.
Par ailleurs, des modifications dans l’affectation des électeurs à de nouveaux bureaux de vote ont provoqué de longues errances et frustrations. De nombreux citoyens ont été contraints de se déplacer d’un bureau à un autre, augmentant ainsi le risque d’un taux d’abstention élevé, au détriment de la légitimité du processus électoral.
Malgré ce contexte troublé, Paul Ngome Ayong a finalement pu accomplir son devoir civique après avoir erré d’un bureau à un autre en début d’après-midi au lycée Paul Émane Éyéghé d’Oloumi. Il confie une « satisfaction moyenne », soulignant un contraste entre la fluidité observée dans ce centre relativement peu fréquenté, et les scènes de surcharge dans d’autres lieux de vote. « Il faut prier pour que les électeurs gardent patience et ne se découragent pas », a-t-il conclu, appelant à la résilience citoyenne pour que la crédibilité du scrutin soit préservée.
Le déroulement de ce scrutin législatif et local dans le 5e arrondissement de Libreville révèle de profondes failles logistiques et suscite des interrogations légitimes sur l’impartialité du processus électoral. Ces incidents, s’ils ne sont pas rapidement corrigés et encadrés par des mécanismes de transparence, risquent de ternir l’image d’un processus démocratique pourtant essentiel à la stabilité locale. Une évaluation approfondie des responsabilités s’impose, afin de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions électorales.
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