Le Réseau national pour la protection et la promotion des droits de l’enfant (Respeg) a organisé en fin de semaine une séance de formation au profit des ONGs et associations membres et acteurs de la protection des enfants, sous le thème : technologies émergentes : menaces et opportunités pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Cette rencontre d’une grande importance, s’est déroulée au siège de l’association Arc-en-ciel, sis à la Vallée Sainte Marie, dans le deuxième arrondissement de Libreville et qui assure le secrétariat général du Réseau, avait pour objectif de renforcer la capacité et les compétences de ces derniers sur la thématique choisie.
Il faut préciser que cette formation intervient en prélude à la journée mondiale des droits de l’enfant qui sera bientôt célébrée à travers le monde. Celle-ci s’est donc tenue en présence de plusieurs acteurs de la protection des droits de l’enfant et du directoire de l’association Arc-en-ciel.
Au cours de sa présentation, Mélanie Mbadinga Matsanga, expert en protection de l’enfant a abordé les questions liées aux menaces, aux opportunités des technologies émergentes, ainsi que les pistes de solution pour arriver à bout de ce fléau qui prend des proportions inquiétantes au Gabon.
Pour ce qui est des menaces, la présentatrice a pointé du doigt l’avènement des smartphones et des réseaux sociaux qui influencent négativement les habitudes des enfants. Elle a énuméré un certains nombres de faits, parmi lesquels : les spectacles pornographiques d’enfants, le harcèlement moral et sexuel en ligne, la production et diffusion de matériel pédopornographique, la sollicitation en ligne d’enfants à des fins sexuelles. Autant de comportements déviants qui écument les réseaux sociaux qui les affectent mentalement.
Pour ce qui est des opportunités, Mélanie Mbadinga a relevé que les technologies sont également un atout indispensable sur plusieurs plans. Il faut noter l’accès à l’éducation en ligne, à une information diversifiée et aux divertissements variés. Il y a aussi le maintien des relations familiales et amicales. Au regard de ce qui précède, on peut aisément se dire et sans risque de se tromper que les technologies émergentes participent énormément à l’épanouissement des enfants sur tous les plans, tant elles leur permettent aussi de découvrir le monde sous un meilleur jour.
Concernant les pistes de solutions, l’oratrice a énoncé la prévention, la dénonciation et la Communication. Elle a insisté sur la sensibilisation des enfants et de leurs parents aux risques d’exploitation et d’abus sexuels afin de leur donner des moyens de se protéger. La formation des personnes travaillant au contact des enfants, un pan très important et non négligeable. De l’autre côté, elle a précisé l’évaluation régulière des programmes.
De plus, elle a exhorté au signalement des soupçons d’exploitation ou d’abus sexuels, instaurer des programmes d’assistance aux victimes et à leur famille. Aussi, mettre en place des procédures judiciaires adaptées aux enfants pour protéger leur sécurité, leur vie privée, leur identité et leur image. Elle n’a pas manqué d’interpeller les uns et les autres sur prise de conscience de ce fléau, tout en précisant les conséquences désastreuses qu’il apporte sans leur vie et leur entourage. «nous faisons des sensibilisations avec les familles et les enfants eux-mêmes. Nous faisons aussi des formations dans le cadre du système national de protection. Nous travaillons aussi avec la police et le ministère des affaires sociales. Nous mutualisons nos moyens, nous menons des actions collectives avec l’accompagnement de certains partenaires comme l’Unicef pour promouvoir les droits des enfants au Gabon, et en tant qu’acteur de la protection de l’enfant, nous voulons que les choses changent dans ce pays », a-t-elle dit.
Afin de prévenir ces actions de nature à violer les droits des enfants, l’Etat doit également avoir une part active en adoptant des dispositions législatives spécifiques et prendre des mesures adéquates. Il doit également protéger les enfants victimes et poursuivre les auteurs. Il y a aussi que les services répressifs peuvent exploiter ces technologies pour renforcer la détection automatique et le retrait des contenus non conformes à la moralité.
Un moment fort d’enseignements et de partage intense de connaissances avec les participants en vue d’améliorer la qualité de service des acteurs de la protection des enfants. « cette formation est hybride. Il y a plusieurs cas d’abus et d’exploitation. Certains ont été signalés, mais quelques fois nous avons obtenu des suites. Dans la plus part des cas, il y a des lenteurs et nous espérons que ça pourrait aller dans le futur et qu’on aura des réponses », a ajouté la Sœur Méhéza N’dandje, coordinatrice des projets de l’Association Arc-en-ciel.