Par Joseph Mundruma
Derrière la tournée dite républicaine entamée par Ali Bongo Ondimba, se cachent des écueils, des réalités particulièrement troubles qu’il convient d’évoquer, par principe d’objectivité, et parmi eux les déplacements du numéro Un gabonais dans l’hinterland.
Ceux qui avaient jusqu’ici pensé que le président de la République, pour se rendre à Mouila, Malinga, Mimongo, Tchibanga et dans les autres localités déjà visitées utilisait le réseau routier, devraient rapidement se raviser.
En effet, Ali Bongo Ondimba se sert d’un hélicoptère militaire, mis à sa disposition pour la circonstance.
Si certains prétendent qu’en sa qualité de président de la République, les déplacements en hélicoptère entrent dans ses prérogatives, ou encore que même aux États-Unis, les candidats à la présidentielle en font autant, ils se trompent cruellement.
Vous l’avez compris, comparaison n’est souvent pas raison. Il est évident que le président Gabonais est bien conscient de l’échec de sa politique en matière d’infrastructures routières. Dans les zones déjà visitées, les tronçons sont d’une impraticabilité déconcertante.
Et c’est précisément ce qu’a évité Ali Bongo Ondimba. Être pris dans des bourbiers, rouler plusieurs heures au cœur de la broussaille et se retrouver dans l’impossibilité de traverser, avec l’un de ses gros bolides, les nombreuses passerelles faites de bois et de grumes comme il en existe partout dans le Sud.
Tout est clair désormais pour Ali Bongo Ondimba. En recourant à une solution alternative pour ses déplacements en zones improbables, il constate par le fait même toute l’inefficacité de sa politique, ses errements, ses calembredaines servies à profusion aux populations qui ne demandent pourtant pas mieux que de disposer du minimum.
Pour le compte de l’année 2023, le conseil d’administration du Fonds autonome national d’entretien routier (Faner) avait adopté, au cours de sa session ordinaire du 27 janvier à Libreville, un budget de 51,8 milliards de FCFA , au titre d’entretien des routes au Gabon.
Le réseau routier principal a été estimé par l’institution précitée à près de 10 kilomètres, avec seulement 1630 kilomètres bitumés. Qu’a donc fait Ali Bongo Ondimba en 14 ans?
Pourquoi pour se rendre à Mimongo et à Mbigou, Ali Bongo Ondimba n’a-t-il pas osé prendre la route? La réponse est claire. Le président Gabonais sait que les routes qui y conduisent sont un désastre, et qu’en l’état actuel des choses, impossible pour lui de supporter le trajet.
Cependant, c’est justement cette difficulté que doivent supporter les populations.
Cette réalité, il l’aura au moins apprise à ses dépens.