Traçabilité et transparence : le Gabon entame la réorganisation du secteur aurifère
Par Cadette Ondo Eyi
Dans la continuité des réformes engagées par les plus hautes autorités du pays en vue d’une meilleure gouvernance des ressources naturelles, le ministère des Mines et des ressources géologiques annonce le lancement d’une vaste opération de recensement obligatoire de l’ensemble des acteurs de la filière aurifère nationale. Cette initiative, placée sous l’impulsion du président de la République, chef de l’État et du gouvernement, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, s’inscrit dans le cadre du processus de réorganisation et de rationalisation du secteur minier gabonais.
Tenue à Libreville le 8 octobre 2025, la rencontre présidée par le chef de l’État avait pour objectif de poser les bases d’une réforme structurelle du secteur aurifère, considéré comme stratégique pour le développement économique et la souveraineté nationale. Conformément aux orientations issues de cette concertation, le ministère des Mines met en œuvre un recensement exhaustif et obligatoire visant à assurer la traçabilité, la transparence et la gestion encadrée de l’or produit et commercialisé sur le territoire national.
L’opération de recensement se déroulera du mercredi 29 octobre au mercredi 5 novembre 2025 inclus, sur l’ensemble du territoire, à raison des jours ouvrables. À Libreville, un guichet unique sera installé au premier étage du bâtiment A de l’immeuble du 2 décembre, abritant les services du ministère des Mines et des ressources géologiques, sis au boulevard Triomphal Omar Bongo Ondimba.
Afin de garantir une couverture nationale, le dispositif sera simultanément déployé dans les directions provinciales des Mines des circonscriptions suivantes : Haut-Ogooué/Ogooué-Lolo, Ogooué-Ivindo/Woleu-Ntem et Ogooué-Maritime. Les horaires d’ouverture ont été fixés de 7h30 à 15h30, permettant à chaque acteur d’accomplir cette formalité dans les délais impartis.
Sont concernés par cette opération : les exploitants des mines à petite échelle (EMAPE), les artisans miniers détenteurs de cartes d’exparts, les titulaires d’autorisations de collecte et de commercialisation de l’or, ainsi que les bijoutiers exerçant sur le territoire national.
Chaque opérateur devra se présenter muni des originaux et copies certifiées conformes de ses documents administratifs et techniques, notamment : un titre minier valide (permis de recherche ou d’exploitation, carte d’expart, autorisation de collecte ou tout autre document attestant de l’activité) ; une pièce d’identité du responsable (carte nationale d’identité ou passeport) ; les statuts de la société, pour les personnes morales ; le numéro d’identification fiscale (NIF) ; et, le cas échéant, tout document complémentaire justifiant de l’exercice légal de l’activité (quittances de redevances, rapports d’exploitation, etc.).
Au terme de la vérification et de la validation des pièces, un bulletin de recensement sera délivré à l’opérateur. Ce document constituera la preuve officielle de la conformité à la procédure en cours et conditionnera désormais la poursuite légale des activités aurifères.
Le ministère des Mines rappelle avec fermeté que tout manquement à cette obligation entraînera des sanctions administratives immédiates, parmi lesquelles la suspension ou le retrait du titre minier, voire la réversion du périmètre concerné dans le domaine public. Ces mesures s’inscrivent dans le strict respect des dispositions légales régissant le secteur minier en République gabonaise.
En outre, les opérateurs concernés disposeront d’un délai de deux jours après la réception d’une notification de sanction pour introduire un recours ou une réclamation. Cette procédure vise à garantir la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers.
À travers cette opération, le ministère des Mines et des ressources géologiques entend instaurer un cadre plus rigoureux et plus responsable dans la gestion de la filière aurifère. La démarche répond à la volonté des autorités de moraliser le secteur, mais aussi de mieux valoriser les retombées économiques de l’or au profit du développement national.
Le ministre des Mines a, à cet effet, invite l’ensemble des acteurs concernés à faire preuve de civisme, de rigueur et de sens de la responsabilité, conditions indispensables à la réussite de cette réforme d’envergure. Par cette initiative, le Gabon réaffirme sa détermination à bâtir une filière aurifère moderne, traçable et conforme aux standards internationaux, au service d’une exploitation durable et équitable de ses ressources naturelles.



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