Par Stive Roméo Makanga
Alors que le Gabon s’apprête à célébrer son 64e anniversaire, une date particulière résonne dans le cœur de nombreux Gabonais : celle du premier anniversaire du décès de Vyckos Ekondo, surnommé le « Roi du Tandima ».
Le 14 août 2023, la scène musicale gabonaise perdait une de ses plus illustres figures à l’âge de 72 ans, à Casablanca, au Maroc. Un an plus tard, son héritage continue d’enrichir la culture nationale, et son absence se fait profondément sentir parmi ceux qui l’ont admiré, tant pour son talent que pour son engagement envers la préservation et la modernisation de la musique traditionnelle gabonaise.
Oui, Vyckos Ekondo n’était pas seulement un musicien ; il était un ambassadeur culturel, un visionnaire qui a su marier les sons ancestraux avec des rythmes contemporains pour créer une œuvre à la fois enracinée dans la tradition et ouverte sur le monde. En commençant sa carrière à l’âge de 18 ans avec la chanson Bovenga Ngoyi, le roi du Tandima a rapidement su se faire une place sur la scène nationale, grâce à son style unique qui a captivé des générations entières. Son travail a véritablement marqué un tournant dans l’histoire de la musique gabonaise, d’une part ; et a permis de redonner vie au Tandima, un genre traditionnel qui risquait de sombrer dans l’oubli, d’autre part.
Il faut avouer que l’impact de Vyckos Ekondo sur la culture gabonaise est incommensurable. Au-delà de sa virtuosité musicale, il a été un pont entre les anciennes et les nouvelles générations, unissant les jeunes et les aînés autour d’un patrimoine commun. Sa musique, à la fois respectueuse des traditions et novatrice dans ses compositions, a contribué à raviver l’intérêt pour les sonorités traditionnelles, souvent délaissées au profit des musiques occidentales. À travers ses chansons, “Papa Vykos”, pour les intimes, a raconté l’histoire du Gabon, ses luttes, ses espoirs, et a su capturer l’essence de l’âme gabonaise.
Ce premier anniversaire n’est pas seulement une occasion de se souvenir d’un homme ; c’est aussi un moment de réflexion sur l’importance de préserver et de valoriser notre patrimoine culturel. En effet, Vyckos Ekondo a laissé un héritage que la nation tout entière doit s’efforcer de perpétuer.
Il convient également de noter l’influence qu’il a exercée sur les jeunes musiciens gabonais. Nombreux sont ceux qui, inspirés par son parcours et sa vision, cherchent aujourd’hui à suivre ses traces, en explorant les rythmes traditionnels tout en les adaptant aux goûts contemporains. Cette renaissance de la musique traditionnelle, à laquelle “Papa Vykos” a largement contribué, illustre à la perfection la vitalité et la richesse de la culture gabonaise, qui continue de se renouveler tout en restant fidèle à ses racines.
Un an après, la disparition de Vyckos Ekondo a laissé un vide immense, mais elle a aussi renforcé la détermination des Gabonais à préserver leur héritage musical. Alors que ses proches commémorent ce triste anniversaire, il est judicieux de se rappeler l’importance de la culture dans la construction de notre identité nationale. Vyckos Ekondo, par son travail et son engagement, a légué à la nation entière bien plus que des mélodies ; il a également transmis un héritage, une mission : celle de continuer à faire vivre le Tandima et à célébrer la richesse de notre patrimoine. Un an après son départ, son esprit demeure présent, à travers ses chansons, ses disciples, et tous ceux qui, à l’ombre de son influence, perpétuent l’œuvre qu’il a si brillamment commencée. À jamais dans nos coeurs, “Papa Vykos”!