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2009-2022: ces chiffres effroyables qui démontrent comment Ali Bongo a coulé le pays

Par Kongossanews

Par Wilfried Allogo

Promouvoir l’investissement étranger sur le territoire gabonais. C’est la politique prônée par Ali Bongo Ondimba, depuis bientôt 14 ans. Cette vision chère au président de la république s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’Économie nationale. L’objectif de cette stratégie est de booster et de diversifier les sources de revenu du Gabon, dans l’optique de faire d’en faire un pôle industriel au sud du Sahara.

En effet, la Chine, le Japon, l’Inde, l’Indonésie, le Maroc, la Corée du sud, le Cambodge, l’Espagne, la France, le Viêtnam, Trinité et Tobago, pour ne citer que ceux là, Sont tous devenus lors de ces dernières années des acteurs majeures en terme d’investissement au Gabon.

A cet effet, le projet de l’émergence de 2025 a absorbé, en terme d’investissement direct étranger (IDE) jusqu’en 2020, la somme astronomique de 7920,8 milliards de FCFA, selon les données rendues publiques par la conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le développement (CNUCED).

La question que l’on devrait se poser aujourd’hui est celle de savoir si le Gabon est bien le reflet de ces 7000 milliards de FCFA issus des IDE. Pas si sûr.

Toujours selon le CNUCED, le Gabon d’Ali Bongo Ondimba a enregistré depuis 2009 une hausse de ses IDE. Paradoxalement, rien n’a réellement évolué.

En effet, de 2009 à 2012, le pays a engrangé 1235 milliards de FCFA en IDE, soit plus de 460 milliards de FCFA comparativement à la période de 2005-2008 dont les chiffres étaient plafonnés à 775 milliards. Une hausse record de plus de 62%.

S’agissant des IDE par année, notamment depuis le deuxième mandat d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon a, en 2017, attiré comme investissements étrangers, 703 milliards de FCFA.
En 2018, les chiffres continuent de grimper, soit 848,6 milliards de FCFA et 961,8 milliards entre 2019 et 2020.

Un montant global de 2513,4 milliards dans l’intervalle 2017-2020. Qu’a- t-on fait de tout cet argent? C’est la question qu’il faudrait désormais formuler.

Désormais détenteurs de l’Économie nationale, au détriment des acteurs économiques nationaux, les sociétés venues de l’extérieur, malgré leurs capitaux colossaux et leurs projets futuristes, tardent toujours à faire démarrer le “Gabon industriel” tant souhaité par Ali Bongo.

Voilà 13 ans que les acteurs économiques étrangers ont été autorisés, à l’effet de rehausser l’Économie et apporter leur savoir-faire au Gabon. Le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats sont loin d’être satisfaisants, car la situation économique du pays de Ya Ali, n’a réellement pas changé.

Pour sûr, le Gabon patauge toujours dans la périphérie de la sous périphérie d’un sous développement exacerbé, sous l’action inefficace de la politique axée sur les investisseurs étrangers, qui n’a jamais rien rapporté au pays.

S’il est vrai que les autorités gabonaises pourraient imputer l’absence de développement à la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19, qui a paralysé l’économie mondiale, puis aux tensions qui prévalent en Europe ces derniers temps, il n’en demeure pas moins que la précarité du Gabon malgré, ce malgré la présence des investisseurs étrangers perdure depuis le premier mandat d’Ali Bongo.

De ce fait, la thèse de la covid-19 et celle des crises multiformes ne pourraient nullement constituer des éléments justificatifs de notre marasme économique.

Ces difficultés économiques sont illustrées d’une part par un rapport de la commission du FMI séjournant au Gabon du 12 au 25 juin 2018 dans le cadre du programme appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC), dans lequel l’institution de Bretton Woods affirme qu’en 2017 le Gabon a connu une croissance de l’ordre de 0.5%. Un chiffre qui contraste avec le niveau de croissance de 2015, qui s’établissait autour de 4.1%, en 2014 le niveau de croissance était de 4,3%; en 2013 aux alentours de 4,1% et en 2012 aux environs de 6,1 % , toujours selon le Fonds monétaire international.

Alors, comment comprendre cette régression économique, quand on sait que les partenaires étrangers du Gabon n’ont cessé de s’accroître au fil de ces 13 dernières années?

D’autre part, les mesures d’austérité ou de pauvreté prises lors du conseil des ministres du 22 juin 2018 par les plus hautes autorités gabonaises, qui ont plongé le pays dans une recession sans précedent, constituent également un des facteurs marquant l’échec de la politique de développement d’Ali Bongo, basée sur les investisseurs étrangers.

De plus, la dette du Gabon n’est pas en reste, pour un pays dont les dirigeants vantent les bienfaits des investissements étrangers sur le territoire national.

Près de 7000 milliards de FCFA, soit 74% de notre PIB, est le chiffre que reflète la dette du pays d’Ali Bongo. Un indicateur nocif qui place, de facto, le Gabon au-delà des normes communautaires qui se situent à 70% du PIB.

ÉCHEC CONSIDÉRABLE EN MATIÈRE D’EMPLOIS

À l’exception de la dette, le taux de chômage est, par la même occasion, un gage de l’échec de la politique liée aux investisseurs étrangers.

Les années avancent mais la situation de l’emploi, pour sa part, ne fait que prendre de l’ampleur dans le pays d’Ali Bongo Ondimba. Située à plus de 35% chez les jeunes, comme l’indique un rapport de la Banque mondiale.

Par ailleurs, selon l’ancien ministre de l’économie, Jean Marie Ogandaga: “Nous avons un taux de chômage qui oscille entre 20 et 30%”, déclarait-il en 2020.

En effet, dans un pays d’à peine 2 millions d’habitants, cela fait plus de 440.000 personnes en situation de chômage.

Sachant bien qu’en 2016 les données de la Banque mondiale disposaient d’un taux de chômage de 18,5%. Ce qui suscite une interrogation supplémentaire.
Les entreprises étrangères sont-elles la solution pour réduire le chômage au Gabon ?

En définitive, qu’est-ce qui pourrait expliquer le déphasage entre le sous développement du Gabon, qui s’accentue, et les montants mirobolants des investissements directs étrangers?

Aussi, ne serait-il pas judicieux de nous inspirer des meilleurs qui ont basé leur développement économique sur les investisseurs locaux à l’instar des Etats-unis, la chine, le japon et l’allemagne, qui sont en l’occurrence les quatre premières puissances économiques mondiales?

Et pour finir, une chose est sûre, à ce rythme-là, l’émergence ne verra jamais le jour si les partenaires économiques locaux sont à chaque fois mis à l’écart. Le rendez-vous est donc pris pour 2025.

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