Par la Rédaction
Le débat entourant la légitimité de la désignation des délégués syndicaux au sein des entreprises pétrolières du Gabon semble enfin trouver une résolution. Dans un récent échange de correspondances, l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) a officiellement informé la présidente de l’Union Pétrolière Gabonaise (UPEGA) de la clarification apportée par la Direction Générale du Travail sur la légalité de la désignation des délégués syndicaux. Cette clarification, attendue depuis plusieurs mois, permet de lever les ambiguïtés juridiques soulevées par les entreprises membres de l’UPEGA.
L’ONEP, dans une correspondance signée de son secrétaire général, Sylvain Mayabi Binet, s’est appuyée sur une décision administrative de la Direction Générale du Travail, entérinant la validité des délégués syndicaux désignés par l’organisation syndicale au sein des entreprises pétrolières et activités connexes. Cette décision, communiquée via une lettre officielle datée du 9 octobre 2024, affirme le droit de l’ONEP, en tant qu’organisation professionnelle sectorielle, de désigner des représentants syndicaux au sein des entreprises du secteur, sous réserve de respecter les conditions légales prévues par le Code du travail gabonais.
La clarification apportée par la Direction Générale du Travail trouve son fondement dans les articles 302 et 334 du Code du travail. Le premier consacre la reconnaissance des syndicats professionnels, tandis que le second leur confère le droit de désigner des délégués syndicaux au sein des entreprises comptant au moins 50 salariés. Ce cadre juridique est en outre soutenu par l’article 3 de la convention internationale n°135 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), ratifiée par le Gabon, qui garantit la représentation syndicale dans le cadre du dialogue social.
Dans une lettre adressée à l’ONEP, le Directeur Général Adjoint du Travail, Claude Thibault Baloghi, a réaffirmé que les dispositions de l’article 334 du Code du travail gabonais, combinées à celles de la convention internationale n°135, placent l’ONEP dans une position légitime pour désigner des délégués syndicaux au sein des entreprises pétrolières. Cette position vient clore le litige qui opposait l’ONEP à certaines entreprises, notamment la société Maurel & Prom Gabon, qui contestait la validité des délégués syndicaux désignés.
Cette clarification met un terme à un contentieux qui, depuis plusieurs mois, entravait le bon fonctionnement du dialogue social dans le secteur pétrolier. En tant qu’organisation syndicale majeure, l’ONEP réaffirme son rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs du secteur des hydrocarbures, et appelle désormais l’UPEGA à relayer cette décision auprès de ses membres afin de garantir un climat social apaisé et respectueux des textes en vigueur.
La reconnaissance légale des délégués syndicaux par l’administration du travail est une avancée significative pour l’ONEP, qui voit son rôle confirmé dans le cadre de la représentation des travailleurs. Le secteur pétrolier, vital pour l’économie gabonaise, pourra ainsi bénéficier d’un dialogue social plus fluide et d’une meilleure concertation entre les parties prenantes. L’application stricte des textes légaux et internationaux en matière de droit du travail demeure un gage de stabilité et de paix sociale, essentiels au développement du pays.
En somme, cette décision administrative explicite son importance dans les relations sociales au sein du secteur pétrolier gabonais, en rappelant la primauté du droit et des engagements internationaux du Gabon en matière de protection des droits des travailleurs. L’ONEP, forte de cette clarification, entend poursuivre son engagement pour la défense des droits de ses adhérents et veiller à ce que la paix sociale demeure une priorité dans un secteur aussi stratégique que celui des hydrocarbures.