Par Stive Roméo Makanga
Sylvie Abang Assogba, Brigitte Mambaba épouse Sielinou et Rose Ibing épouse Mourou, trois agents de santé officiant à l’hôpital de Nkembo, ont été interpellées ce début de semaine par une unité de la gendarmerie nationale. En cause, la vente illicite de médicaments contre la tuberculose.
De source interne, cette interpellation intervient quelques temps après que la Direction de l’hôpital ait établi que les protagonistes auraient subtilisé les médicaments de cette formation sanitaire spécialisée, aux fins de les revendre aux ayant droits.
Une version battue en brèche par certains médecins, qui allèguent plutôt que les trois dames auraient entrepris, face à la pénurie observée sur le précieux traitement, ce depuis plus de deux mois déjà, et eu égard aux cas de décès signalés du fait de cette absence, de commercialiser des produits importés du Cameroun, aux fins de sauver des vies, même si par des voies non officielles.
De sources concordantes, l’hôpital de Nkembo fait face, depuis belle lurette, à une rupture incessante des médicaments contre la tuberculose. Une problématique à laquelle les médecins seraient sans cesse confrontés.
“Il est étonnant que des stocks de médicaments aient été détournés par ces femmes et que ce serait de ce fait que serait née la rupture”, estime-t-on dans le milieu.
Une thèse qui se soutiendrait par le fait que la gestion des stocks serait d’abord et avant tout une prérogative de la Direction de l’hôpital, ainsi que celle des responsables de la lutte contre la tuberculose.
De plus, certains outils de contrôle tels les logiciels de gestion en la matière, permettent de déterminer quelles quantités sont sorties des stocks chaque jour, chaque semaine…
Deux versions qui se confrontent depuis quelques jours déjà, à l’hôpital spécialisé de Nkembo.
Pour certains médecins, les stocks de médicaments contre la tuberculose font l’objet d’une piètre gestion et que, face à l’impératif de sauver des vies, certains d’entre eux ont recours aux produits fournis par le Cameroun.
Une réalité que réfute avec énergie l’administration de cette formation sanitaire, par crainte de voir l’opprobre être jeté sur les plus hautes autorités de la République.
Outrés de la tournure des événements, tous les médecins gabonais officiant dans le secteur de la tuberculose, ont depuis peu arrêté les activités, en guise de protestation, à l’exception des médecins d’origine étrangère.
Une situation qui vient une fois de plus remettre au goût du jour la problématique inhérente à la gestion du médicament dans l’ensemble des structures publiques. Aussi bien celles du Grand Libreville, que celles de l’hinterland.