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Affaire du Comité Olympique Gabonais : Enquête sur des soupçons de détournements de fonds

Le Secrétaire général du Comité Olympique Gabonais occupe ses fonctions depuis 17 ans, ayant pris ses responsabilités sous la présidence de Léon Folquet, avant que Cresant Pambo ne lui succède. Ce dernier cumule son rôle au sein du Comité avec celui de Directeur général adjoint du Trésor, un poste qui l’a particulièrement impliqué dans les affaires financières de cette institution, tout en supervisant les opérations du Comité Olympique.

L’un des premiers faits ayant suscité des interrogations concerne l’achat d’un véhicule de liaison pour le Comité Olympique. Le président de l’organisation aurait signé un chèque de 18 millions de FCFA pour cette acquisition, mais malgré la présentation d’une facture, le véhicule n’aurait jamais été livré, et il n’aurait jamais figuré dans l’inventaire du Comité.

Dans le cadre des Jeux Africains et des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Comité Olympique faisait face à des difficultés financières importantes, ne disposant pas des fonds nécessaires pour fournir les équipements sportifs aux athlètes. Le Secrétaire général aurait avancé 20 000 euros (environ 13 millions de FCFA) depuis son compte personnel à la BNP Paribas pour acheter ces équipements en Allemagne. Ces derniers ont été livrés à la délégation gabonaise au Ghana.

À son retour, il aurait exigé le remboursement de cette somme sur son propre compte bancaire. Plusieurs demandes de virement ont été formulées, et quelques jours après, deux chèques de 5 millions de FCFA ont été remis au président du Comité, présentés comme un « cadeau ». Toutefois, une enquête a révélé que la somme totale en jeu n’était pas de 13 millions, mais plutôt de 59 millions de FCFA, incluant deux chèques suspects, qui soulèvent des questions sur la gestion des finances du Comité.

En parallèle, l’affaire s’est aggravée avec le détournement présumé de 60 millions de FCFA. En raison de l’absence de financement de l’État pour la délégation gabonaise lors des Jeux Olympiques, le président du Comité Olympique aurait utilisé cette somme des comptes du Comité pour couvrir les frais de logement et de logistique. À son retour au Gabon, il aurait demandé que cette somme soit remboursée dès le versement de la subvention de l’État.

Cependant, l’agent comptable du ministère de la Jeunesse et des Sports aurait révélé de sources concordantes que les 60 millions de FCFA avaient déjà été remis en espèces au Secrétaire général, ce qui est considéré comme irrégulier, d’autant plus que ce dernier n’aurait pas informé le président de la réception de cette somme.

Face à ces allégations, des tensions internes ont émergé, notamment avec des accusations de mauvaise gestion portées par le Secrétaire général contre le président du Comité Olympique. Des sources suggèrent que cette campagne médiatique aurait pour but d’affaiblir le président afin de lui succéder et de poursuivre des pratiques douteuses. Vrai ou faux? Seule l’épilogue de cette affaire permettrait de nous situer définitivement.

L’enquête est actuellement en cours, avec l’intervention du procureur de la République et du juge d’instruction, qui ont ouvert une information judiciaire. Des tentatives visant à entraver la procédure sont évoquées, mais le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a exprimé sa ferme volonté de lutter contre toute forme de corruption et d’assurer la transparence des investigations.

L’affaire, qui implique des sommes considérables estimées à plus de 250 millions de FCFA, constitue un dossier majeur en matière de crime financier. Plusieurs observateurs attendent désormais les conclusions de l’enquête menée par le Parquet spécial, dans l’espoir d’un dénouement impartial, respectueux de l’État de droit et des principes de justice.

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