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ANMAPS/clôture de la campagne de sensibilisation contre la consommation de drogues et l’usage détourné des médicaments en milieu scolaire et universitaire : un bilan positif dans l’ensemble

Par Cadette Ondo Eyi

Le mercredi 26 mars 2025, le Palais des sports de Libreville a accueilli la cérémonie de clôture de la campagne de sensibilisation contre la consommation des drogues et l’usage détourné des médicaments en milieu scolaire et universitaire, une initiative phare lancée par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANMAPS). Placée sous le haut patronage de Zita Oligui Nguema, première Dame du Gabon, cette campagne s’inscrit dans une volonté de lutter contre la prolifération de ces fléaux, en particulier chez les jeunes. Cette mobilisation a été d’une importance capitale dans un contexte où la jeunesse gabonaise est confrontée à des défis multiples, notamment la vulnérabilité face aux substances illicites.

Zita Oligui Nguema a été au cœur de cette campagne, en tant que marraine de l’événement et actrice incontournable de cette lutte, à travers sa fondation Ma Bannière. Dans son discours de clôture, elle a salué les efforts conjoints des autorités et des partenaires, tout en réaffirmant la nécessité d’une prévention renforcée. « La prévention doit être renforcée, et il est impératif de garantir un accompagnement plus soutenu pour les jeunes en difficulté », a-t-elle souligné. Elle a également insisté sur la nécessité d’une répression plus ferme à l’encontre des individus qui alimentent ce commerce mortifère de drogues.

Une vue des élèves dans les gradins

La première Dame a également exprimé sa reconnaissance envers le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour son soutien indéfectible dans la mise en œuvre de cette campagne. Elle a aussi adressé ses remerciements aux éducateurs, aux professionnels de santé, aux forces de l’ordre, ainsi qu’aux jeunes eux-mêmes qui ont pris part aux échanges et discussions autour de ce problème de santé publique.

La campagne, qui a débuté le 16 octobre 2024 au Lycée Raymond Bouckat de Mindoubé à Libreville, a pris fin après cinq mois d’intenses efforts. Le Dr Anges Mibindzou Mouelet, lors de la lecture du rapport général, a souligné l’ampleur du phénomène de consommation de drogues et de médicaments détournés dans le pays. Cette réalité, qui touche particulièrement les jeunes, a des conséquences graves sur leur réussite scolaire et leur comportement social. Elle fragilise également l’environnement éducatif en augmentant le taux d’absentéisme et en perturbant le climat scolaire.

L’implication de divers acteurs dans cette initiative a permis de déployer une approche multidimensionnelle, intégrant les ministères de l’Éducation nationale, de la Santé, de l’Enseignement supérieur, ainsi que des centres de santé mentale et des structures privées spécialisées dans l’addictologie. Les relais communautaires, essentiels pour la sensibilisation de terrain, ont joué un rôle crucial dans la mise en œuvre de cette campagne. Les associations de parents d’élèves ont également contribué de manière significative à la mobilisation des familles.

Les objectifs principaux de cette campagne étaient de sensibiliser, d’informer et d’éduquer les jeunes aux dangers de la consommation de drogues et de l’usage détourné des médicaments. L’un des axes essentiels était de faire connaître la réglementation en vigueur en matière de drogues et d’orienter les jeunes sur les risques liés à la consommation de ces substances pour leur avenir. Parallèlement, des formations ont été organisées pour les relais communautaires, les éducateurs, ainsi que les acteurs de la société civile, afin de renforcer les capacités locales d’intervention.

La campagne a couvert l’ensemble du territoire national, avec un déploiement important dans les capitales provinciales et communales, et ce, de manière progressive. Du 16 octobre 2024 au 15 mars 2025, les équipes, composées de psychologues, d’agents de l’ANMAPS, de policiers et d’experts de la Fondation Ma Bannière, ont visité 168 établissements scolaires, dont 149 de niveau secondaire et 19 de niveau supérieur. Cette action a permis de sensibiliser 361 000 apprenants, dont 350 000 élèves du secondaire et plus de 10 000 étudiants.

Les résultats de la campagne sont d’une grande portée. 713 cas de manifestations volontaires de jeunes consommateurs ont été détectés. Parmi eux, 527 ont été pris en charge par des structures de santé. Cette prise en charge a cependant révélé une certaine difficulté d’accès aux soins, notamment pour ceux souffrant de troubles liés à l’addiction, en raison de la méconnaissance de l’addictologie dans les centres de santé mentale.

Un point particulièrement positif de cette campagne est l’instauration d’un numéro vert, qui a permis à 2 700 jeunes de signaler de manière anonyme leur situation. Ce chiffre témoigne de la prise de conscience croissante parmi les jeunes quant aux dangers des drogues et du besoin urgent d’une aide.

Les responsables éducatifs ont salué la méthode adoptée, qui a permis d’organiser des séances de sensibilisation classe par classe, favorisant ainsi un échange direct avec les jeunes. Les supports de communication, adaptés ont également joué un rôle crucial dans l’efficacité de la campagne.

Malgré le succès de la campagne, plusieurs défis ont été identifiés, notamment la logistique, surtout dans les zones enclavées, et la stigmatisation. Il a également été suggéré de pérenniser cette initiative en renforçant les cellules d’écoute, en élargissant les partenariats avec des ONG et en créant un observatoire pour suivre l’évolution de la situation.

Dans la même optique, le Dr Mibindzou Mouelet a recommandé de maintenir les efforts de sensibilisation à travers des actions régulières, afin que les jeunes puissent bénéficier d’un accompagnement continu, et d’intensifier les actions de prévention au-delà de la période de la campagne.

Cette campagne, véritable succès au regard des résultats obtenus, a posé les bases d’une lutte durable contre la consommation de drogues et l’usage détourné des médicaments. Elle marque un tournant dans la manière de sensibiliser la jeunesse gabonaise et ouvre la voie à une prise de conscience collective autour de ces problématiques de santé publique. L’invitation à poursuivre cette lutte, de manière pérenne et inclusive, a été lancée par tous les acteurs impliqués, dans l’espoir d’une jeunesse gabonaise plus saine et épanouie.

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