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Brice Clotaire Oligui Nguema : Le bâtisseur obstiné du Gabon nouveau

Par Stive Roméo Makanga

Il est des hommes dont la volonté se lit dans les gestes, se devine dans les silences, s’impose dans les actes. Depuis son investiture consécutive à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la 5e République, s’applique à transformer le Gabon comme un architecte appliquerait ses traits sur un plan vierge, sans tapage, mais avec une détermination de panthère. Nul besoin d’oripeaux populistes : l’homme agit, taille dans le dur, parfois à rebours des habitudes, toujours avec la même obsession — rebâtir une République minée par des décennies de simulacres.

Le général de Brigade devenu président ne s’est pas laissé griser par la lumière crue du pouvoir. À peine la prestation de serment achevée (et depuis le début de la transition d’ailleurs), il engageait sans délai une série de chantiers qui auraient fait pâlir plus d’un septennat : audit de la dette publique, réforme de la fonction publique, relance de l’agriculture, de la pêche, mise au pas de la SEEG, assainissement du secteur minier, remise à plat du système éducatif et sanitaire. Chaque jour ou presque, une pierre est posée, une ligne est tirée, un tabou est brisé. Même la Cité de la Démocratie, notre fierté d’antan, est sur le point de reprendre vie.

Il fallait du courage pour pointer du doigt les arrangements douteux de la haute administration, ordonner l’audit sans complaisance de la SEEG alors même que les coupures d’électricité mettaient en péril l’économie domestique. Il en fallait davantage encore pour affronter les seigneurs de l’informel ou les puissances tutélaires de l’économie rentière, ou même encore relancer les activités d’une compagnie aérienne nationale tuée depuis deux décennies (ou presque). Et pourtant, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas reculé. Il a préféré l’audace à l’inaction, le risque politique au confort du statu quo.

Bien sûr, les sceptiques diront qu’on ne réforme pas un État hérité du clientélisme d’un revers de plume. Ils auront raison. Mais force est de constater que le numéro un gabonais n’est pas de ceux qui remettent à demain ce qui doit être entrepris aujourd’hui. En moins de deux ans, il a redonné à l’armée une posture républicaine, injecté de l’éthique dans les nominations, insufflé une rigueur budgétaire qui en surprend plus d’un à Libreville.

Ses promesses ? Elles sont nombreuses, certes. Mais elles ne sont pas vaines. Il les transforme progressivement en actes : accélération des infrastructures, industrialisation raisonnée, relance de l’économie par le tissu local. Le Gabon nouveau qu’il esquisse est celui d’un pays qui rompt avec la rente paresseuse. Un pays qui aspire à se gouverner par la compétence, la transparence et la dignité retrouvée.

Brice Clotaire Oligui Nguema n’a ni la verve lyrique des anciens tribuns ni le culte narcissique des autocrates du continent. Il trace sa route, imperturbable, à l’image de ces bâtisseurs silencieux qui ne cherchent pas les honneurs, mais la cohérence. Dans le fracas des discours creux, son style tranche : sobre, déterminé, parfois abrupt, mais terriblement efficace.

Reste à espérer que le chantier entamé survivra au moment politique. Car au fond, c’est là toute la grandeur de l’œuvre d’un bâtisseur : laisser derrière lui des fondations solides, où d’autres viendront bâtir sans trahir. Et sur ce point, le président Brice Clotaire Oligui Nguema semble avoir pris la mesure de son rendez-vous avec l’Histoire.

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