Par Joseph Mundruma
Depuis les révélations faites sur les conditions de la privatisation de la Société Nationale du Bois du Gabon (SNBG) à Gabon Special Economic Zone (GSEZ), le débat fait rage sur les conditions de cette transaction. Le parlement de Transition, qui a mené une enquête sur le sujet, jette l’anathème sur GSEZ, remettant en cause les conditions de la liquidation.
Cependant, une analyse objective des faits révèle une situation beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Et c’est précisément à ce niveau que Geoffroy Foumboula Libéka, le 4e vice-président de l’Assemblée biaise le débat et contribue à la manipulation de l’opinion.
Selon les rapports du cabinet d’audit Deloitte, la SNBG était dans une situation financière critique avant son rachat, frôlant la faillite. Malgré les moyens dont disposait l’État, aucune mesure concrète n’a été prise pour redresser la situation de cette entreprise stratégique. La question que l’on devrait se poser serait celle de savoir ce qui a conduit à cet état de fait.
Téléchargez les documents suivants
Deloitte – courrier procédure d’alerte
SNBG – Courrier procédure d’alerte
Cela dit, c’est dans ce contexte que GSEZ est intervenu, en injectant plus de 30 milliards de francs CFA pour sauver la SNBG. La vente à un franc symbolique, bien que choquante de prime abord, doit être replacée dans son contexte économique. Qui aurait racheté une entreprise au bord de la banqueroute à un prix élevé ? Le franc symbolique représente ici la reconnaissance de la valeur ajoutée par GSEZ pour préserver cet outil de souveraineté nationale.
Certes, la fibre patriotique pousse à s’interroger sur la vente d’une telle entreprise à un franc symbolique. Cependant, il serait plus judicieux de se concentrer sur les milliards investis par GSEZ pour assurer la pérennité de la SNBG. Ce qui a évité une faillite aux conséquences désastreuses pour l’économie gabonaise.
Au-delà des polémiques, il est temps de reconnaître les réalités économiques qui ont présidé à cette transaction. La SNBG était moribonde, et seul un repreneur prêt à investir massivement pouvait la sauver. GSEZ a relevé ce défi, en injectant des fonds considérables pour préserver cet outil stratégique. C’est ce qu’il faut retenir, au-delà des discours pompeux estampillés d’un patriotisme de façade.