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Covid-19/Gabon: le boom ahurissant des groupes de sexe sur WhatsApp

Par Kongossanews

Les mesures gouvernementales, très coercitives depuis l’apparition de la pandémie actuelle chez nous, a enfoncé de façon inéluctable, le clou dans la dure réalité de vie des gabonais. La gent féminine se bat désormais comme elle peut pour s’en sortir.

De nombreuses activités closes par la décision du gouvernement, ils sont désormais nombreux à broyer du noir, sans aucun espoir de sorti de crise à l’horizon.

Si la gente masculine peine à tirer sa subsistance, la féminine est plus en difficulté encore. “Les ¾ des bars sont fermés. C’est pareil pour les restaurants et d’autres secteurs d’activités qui nous employaient, même si c’était au noir. Nous souffrons comme pas possible aujourd’hui” temoigne Alicia Mouandza A. Jeune compatriote de 22 ans, résidant dans le 6e arrondissement de Libreville.

Mais le cas de cette jeune compatriote est loin d’être isolé. Comme elle, elles sont de nombreuses gabonaises jadis autonomes, qui ont tout perdu, du fait de la crise sanitaire.

ATTÉNUER LA MISÈRE COÛTE QUE COÛTE

Faute de mieux, la prostitution par les réseaux sociaux, WhatsApp spécifiquement, est devenue l’ultime recours. “Nous n’avons pas le choix. Il faut bien qu’on vive non?” témoigne une compatriote, courroucée d’avoir été joint par notre Rédaction.

Sur WhatsApp, la création de groupes sexe a littéralement explosé. Avec des noms tout aussi suggestifs les uns les autres, les tarifs ont tout pour attirer même les plus sceptiques : “10.000 francs un coup. 15.000 francs deux coups. Le confinement (c’est à dire la nuit) à 25.000 francs. Mais si tu as 20.000 francs, je prends” renseigne une “opératrice”, appelée par nos soins.

Pour attirer, chacune y va de sa stratégie commerciale.
Publication d’images et de vidéos (tout en cachant leurs visages), partiellement ou totalement dénudées, exhibant avec une exagération voulue, leurs parties intimes. Chacun apprécie de son commentaire, avec à la clé un rendez-vous bien planifié.

UNE CLIENTÈLE DE PLUS EN PLUS SATISFAITE ET NOMBREUSE

Alors que beaucoup s’attendait à voir le concept s’effondrer, l’approche semble par contre séduire plus d’un.
“Ce qui est intéressant, c’est que ça coûte moins cher et on te sert bien. Avant, il nous fallait draguer, puis inviter la fille manger et boire. Tu dépenses là là là seulement 10.000 francs avec le taxi. Tu as la chambre de motel à payer, 3000 ou 5000 francs l’heure, et tu dois après à la fille 10.000 francs pour son transport. C’était trop cher payé” confie un compatriote qui a requis l’anonymat. Avant de renchérir : “Aujourd’hui, c’est plus soft. Si tu veux frapper un coup, tu prends ton taxi, elle te reçoit et tu ne paies que tes 10.000 francs. Si tu veux qu’elle vienne chez toi, tu complètes 2000 pour son transport”.

Et: “Les temps sont durs pour ces soeurs, elles n’ont pas le choix. C’est ça ou la mort. Voilà ce que le Corona a créé chez nous”.

Une situation de chaos, qui aura grand mal à être enrayée, le phénomène s’étant fortement enraciné, soutenu par la précarisation des populations.

Joseph Mundruma

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