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Communauté musulmane : face à la diatribe, le florilège de soutien des imams gabonais à Ismaël Oceni Ossa

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Les diatribes initiées contre Ismaël Oceni Ossa devenant sans cesse redondantes ces temps derniers, une pléiade d’imams gabonais a tenu samedi 3 juin courant à leur siège du Boulevard Triomphal, à témoigner par une déclaration, tout leur soutien à la victime, toute équivoque levée.

Alors que certains avaient cru totalement estompée la crise entretenue en 2021 par certains musulmans gabonais et quelques activistes non musulmans contre le grand imam du Gabon, le chapitre semble avoir été de nouveau ouvert. Preuve en est des incessantes lapidations dont Ismaël Oceni Ossa fait désormais l’objet sur les réseaux sociaux.
Les faits sont têtus, prévient l’adage. Et au sein de la communauté musulmane du Gabon, la désolation se lit fort bien sur les visages. Souhaitant coûte que coûte témoigner leur indignation à la salve d’insanités, de xénophobie, de contre-vérités et de propos à la lisière du diffamatoire contre le principal guide spirituel des musulmans du pays, par ailleurs président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), les imams gabonais se sont voulus formels.

Au nom des imams gabonais et au nom des fidèles musulmans gabonais, nous nous adressons à vous aujourd’hui avec gravité pour attirer votre attention sur les dérives xénophobes que nous voyons poindre à l’horizon et qui portent atteinte à notre religion”, a déclaré Abdoul Rachid Mbadinga, président du comité des imams, vice-président du CSAIG.

Imam Rachid Mbadinga (centre), entouré de ses frères, imams gabonais

Et: “En ces temps pré-électoraux, propices à tous les outrages, à tous les amalgames, à tous les mensonges, à toutes les calomnies, nous sommes attristés de constater que l’Islam au Gabon en prend pour son grade, tantôt par une minorité insignifiante de musulmans aigris dont la pratique religieuse est souvent sujette à caution, mais surtout, et c’est le plus grave, par des compatriotes non musulmans appartenant à d’autres confessions religieuses, à la classe politique ou autre activistes”.

Lapidé depuis plusieurs jours, Ismaël Oceni Ossa, dont la déchéance est très activement souhaitée par ses détracteurs, est accusé de jouir de prérogatives qui auraient pu échoir à un gabonais d’origine, et de pistonner ses fils au plus haut sommet de l’État.

Pour les imams gabonais, ces considérations et autres assertions infondées entachent au plus haut point toute une religion. “En croyant s’attaquer à un individu, l’imam Ismaël Oceni Ossa, ils s’attaquent en réalité à toute une religion en portant une atteinte grave à ses intérêts dans un État laïc”, a indiqué l’imam Rachid Mbadinga.
Pour lui et le groupe d’imams associé à la déclaration du jour, il est indéniable qu’Ismaël Oceni Ossa s’est fortement investi pour le développement de la communauté musulmane du Gabon. “L’islam au Gabon c’est plusieurs actions qui témoignent de sa vision et de son engagement envers notre communauté”, ont-ils fait observer, prenant le soin d’en illustrer quelques unes.

Vue des imams gabonais, au sortir de la déclaration

Qu’il s’agisse de la transparence et de l’inclusion de tous et envers tous, en matière de prise de décisions importantes, les imams gabonais précisent que la méthode Oceni Ossa n’a souffert jusqu’ici d’aucune équivoque.
Mieux, à l’actif de son leadership, l’on peut aisément mentionner la priorité concédée à la mise en œuvre des projets tels la construction d’écoles primaires et de lycées, l’édification d’équipements collectifs essentiels “tels que les cimetières, les morgues et les salles polyvalentes ; de même que l’érection d’une chaîne de télévision et de radio, la création d’un journal écrit “dédiés à la diffusion de contenus éducatifs, culturels et religieux “, le “renforcement du dialogue interreligieux avec les autres confessions religieuses présentes” au Gabon.

DE LA NATURALISATION D’ISMAËL OCENI OSSA

Souhaitant également lever le doute sur la naturalisation du principal imam du Gabon, que les contempteurs ont dit avoir été acquise par des voies frauduleuses, Abdul Rachid Mbadinga s’est voulu explicite: “Nous tenons ici et solennellement à réfuter et à condamner fermement ces attaques portées contre l’imam Ismaël Oceni Ossa, basées sur des allégations infondées”.

Poursuivant: “nous voulons témoigner ici que l’imam Ismaël Oceni Ossa a toujours fait preuve d’un profond attachement à notre pays. Il a eu la chance de devenir citoyen de ce pays par le biais d’un processus de naturalisation, une démarche qu’il a entreprise avec respect et gratitude envers les valeurs et les lois qui le caractérisent”.

S’agissant de sa prétendue influence dans les décisions gouvernementales, les imams gabonais ont aussi battu en brèche ce qu’ils considèrent comme des allégations infondées. “Nous dénonçons toutes accusations portées à l’encontre de l’imam Ismaël Oceni Ossa, d’immixtion dans des affaires politiques ou d’influence des décisions relatives à des nominations gouvernementales, y compris celles concernant ses fils”, ont-il réfuté.

DE LA DÉMISSION DE L’IMAM DU CSAIG

Sur cette question, les imams gabonais ont tout aussi souhaité s’exprimer sans ombres chinoises. Pour eux, la charte de la communauté musulmane ayant été dûment respectée dans le processus qui a conduit Ismaël Oceni Ossa à la tête du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), le tout confirmé par Ali Bongo Ondimba, grand raïs de la communauté, appeler à une démission est donc totalement incongrue.
En tant que frères et soeurs dans la foi, il est de notre devoir de nous soutenir mutuellement et de respecter les décisions prises démocratiquement au sein de notre communauté. Les divergences d’opinions sont naturelles, mais elles doivent êtres abordées dans un esprit de respect et de dialogue constructif, conformément aux principes de notre religion et à la tradition prophétique”, a rappelé l’imam Abdul Rachid Mbadinga.

Tout en témoignant leur soutien à Ismaël Oceni Ossa, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), les imams gabonais ont invité les délateurs au ressaisissement, ce d’autant que la religion musulmane le préconise.

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