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“Coup d’État” manqué du 7 janvier 2019: les cadavres sont restés dans les placards

Par Kongossanews

Si le jugement en appel du lieutenant Kelly Ondo Obiang et ses frères d’armes ne concernait nullement le lieutenant-colonel Frédéric Bongo, l’ancien patron des services spéciaux (DGSS) limogé par Brice Laccruche Alihanga, il reste néanmoins que le demi-frère d’Ali Bongo Ondimba a été cité à la barre. L’on n’oubliera pas aussi la révélation d’informations cruciales qui suscitent toujours de nombreuses interrogations.

“le 24 octobre 2018, suite à l’accident vasculaire cérébral (AVC) du Président Ali Bongo Ondimba, le pays se retrouvait dans une instabilité. Et à cette période, j’étais commandant par intérim de la compagnie d’honneur de la Garde Républicaine (GR). À ce titre j’assistais à toutes les réunions de l’Etat-major. J’avais donc plusieurs informations, je suivais également toute l’actualité politique de mon pays avec la violation de l’article 13 de notre Constitution. Une guerre de clan était née à la présidence de la République, dirigée par le Directeur de service de renseignement. Sur le plan sécuritaire, il y avait la présence des mercenaires sur notre territoire et j’avais constaté un mouvement d’armes. Le Directeur de service de renseignements était devenu tout-puissant. Tout le monde avait désormais peur de lui.

Fort de ma formation, j’ai donc tiré les conclusions que le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J’ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque. » avait déclaré formellement Kelly Ondo Obiang.

L’on a donc appris que pendant l’accident vasculaire cérébral (AVC) d’Ali Bongo Ondimba, des mercenaires, probablement armés jusqu’aux dents, avaient investi la capitale et se tenaient prêt à opérer.

Que le fauteuil présidentiel était à la merci du patron de la DGSS.

Qu’une guerre de clans, discutant fortement sur la question de la succession d’Ali Bongo Ondimba et de la préservation d’intérêts occultes avait eu lieu.

Le pot-aux-roses découvert par l’ultime sursaut “patriotique” de Kelly Ondo Obiang et ses compères, ordre lui a été donné de faire porter le chapeau du “coup d’État” manqué à Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba de l’époque.

Nonobstant la plaidoirie de Me Moubembé devant la cour dans l’intention d’appeler à comparaître le lieutenant-colonel Frédéric Bongo, rien n’y a été fait.

Le président de céans est resté de marbre.

La condamnation des prévenus actée, le demi-frère d’Ali Bongo s’en tire donc à bon compte.

Libre comme l’air, Frédéric Bongo va et vient comme il l’entend, alors que de graves révélations faites à la barre auraient suffit, si la justice avait été impartiale, à lancer les auspices d’une enquête d’envergure.

L’affaire du “Coup d’État” manqué du 7 janvier 2019 est définitivement close sans avoir rendu tous ses cadavres.

Les mercenaires qui avaient investis Libreville étaient-ils des gabonais ou une milice recrutée pour les besoins de l’urgence ?

Quels clans s’opposent au palais du bord de mer et quels en sont les leaders?

Pourquoi avoir disgracié Brice Laccruche Alihanga alors qu’il reste, malgré tout, l’homme qui aura réduit à néant les ambitions de Frédéric Bongo et évité à Ali Bongo Ondimba de perdre son fauteuil?

Des réponses que les gabonais ne sont pas prêts à avoir. Du moins pour le moment.

Joseph Mundruma

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