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Le ministère des Travaux publics n’a jamais décollé en 14 ans de magistère d’Ali Bongo Ondimba

Par Kongossanews

Par Wilfried Allogo (journaliste stagiaire)

Avec la nomination de Toussaint Nkouma Émane, intervenue mercredi 12 octobre dernier pour succéder à Léon Armel Bounda Balonzi, disgracié, Ali Bongo Ondimba a non seulement fait un rétropédalage inquiétant, mais a en outre apporté la preuve que depuis 2009, les Travaux publics n’ont jamais pris de l’envol. Autopsie d’un département ministériel qui a connu bien des tumultes.

Dissout par le président de la république le 12 septembre dernier et transformé en un département rattaché à la primature, ce qui fut, il y a peu, le ministère des Travaux publics de l’équipement et des infrastructures semble être le souffre douleur du chef de l’Etat, quelque soit la situation économique du pays.

Depuis son arrivée à la tête du pays, le 16 octobre 2009, précisément, avec une économie en plein essor, Ali Bongo Ondimba aurait comme qui dirait, maille à partir avec le ministère des Travaux publics. En effet, en 13 ans (bientôt 14) de magistère, ledit ministère n’aura fonctionné pleinement que moins de (3) trois ans.

Le cauchemar de cette institution débute en février 2010 avec l’ordonnance n°004/PR/2010 datant du 15 février 2010 portant création de l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT), devenue en 2016 ANGTI, au regard des travaux d’envergures qu’elle était censée réaliser.

Une entreprise parapublique placée sous tutelle du ministère en charge des infrastructures, jouissant de l’autonomie dans la gestion administrative.

La naissance de ce nouvel organe chargé d’exécuter les tâches qui incombaient auparavant au ministère des travaux publics annonce, ainsi, la léthargie du ministère précité, qui voit, de ce fait, les 3/4 de son budget alloués à l’Agence, dans le but de mener à bien le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), cela en mettant en oeuvre le schéma Directeur National des infrastructures.

Quand l’ANGTI se frotte les mains en empochant les gros marchés tels que le projet du champ triomphal rebaptisé Baie des Rois, la construction (des logements sociaux, des écoles, des routes) et l’assainissement en eau etc… le ministère des Travaux publics, pour sa part, ne se contente que des miettes, quitte à combler les nids de poules sur la route pour justifier son existence.

Cependant, au terme d’une décennie d’enfumage et de poudre de perlinpimpin, l’Agence ferme boutique avec un bilan pas très reluisant et un audit inexistant.

Dès lors, il est difficile d’évaluer le déficit financier de cette entreprise qui s’est fortement illustrée comme une entité budgétivore.
Toutefois, a-t-elle servi à grand choses? A t-elle conduit le Gabon à l’ “Émergence”, comme annoncé durant sa création ?

Les réponses sont perceptibles sur le terrain. Ne dit-on pas qu’on juge le maçon au pied du mûr? Ce manque de compétence de l’ANGTI lui a valu, le 02 octobre 2020, une disgrâce de la part de l’Etat gabonais qui a abouti sur une suppression de toutes ses activités sur le territoire national.

Par ailleurs, en dépit de la suppression de l’Agence nationale des grands travaux sous fond de conjoncture, le ministère des T.P n’est toujours pas sorti de l’auberge car, deux ans après sa réhabilitation, rebelote, le président Ali Bongo Ondimba remet une couche en annonçant le 12 septembre 2022, la dissolution du ministère des Travaux publics, de l’équipement et des infrastructures.

À en croire la présidence de la République, ce nouveau revirement de situation aurait été le fait de plusieurs retards enregistrés dans l’avancement des travaux de la Transgabonaise.

Cependant, certaines questions taraudent les esprits notamment, car comment comprendre que l’ “incompétence”, fut-elle supposée, d’un ministre peut à ce point justifier la dissolution de tout un ministère.

Au moment de l’éviction de Léon Armel Bounda Balonzi, dans l’esprit du chef de l’État, aucun autre gabonais n’était en mesure de prendre le relais.

Non, personne, à l’exception de la cheffe du gouvernement, qui est pourtant déjà assez chargée comme ça. Avec la supervision de la politique gouvernementale, pour quel département ministériel aurait-elle eu de la poigne? Surtout pas pour celui des TP, et, en ce sens, le rétropédalage du chef de l’État en nommant Toussaint Kouma Emane se justifie.

De fait, une seule interrogation demeure. Le nouveau promu réussira-t-il à conjurer le sort? Attendons de voir.


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