Depuis la découverte du cas 0, en mars 2020, le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, a multiplié les stratégies de riposte, dans l’intention de protéger au mieux les populations.
Si ces efforts peuvent constituer la preuve de la pleine volonté des plus hautes autorités à assumer les devoirs de leur charge envers leurs compatriotes, il reste que la notion même de compatriote paraît, au vu d’éléments suggestifs, fortement équivoque.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la problématique logique que l’on pourrait très justement se poser serait celle de savoir qui Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, considère-t-il comme compatriote, et donc en droit de recevoir l’attention du gouvernement ?
Peut-on aussi considérer les malades mentaux comme faisant partie intégrante de la République ? Dans l’hypothèse d’une réponse favorable, quels éléments crédibles nous permettent de le soutenir avec force?
Des questions cruciales, qui méritent qu’on se les pose, lorsqu’on considère les valeurs d’égalité et de justice, lesquelles doivent être impérieusement défendues, parfois au prix de nos vies, dans le contexte d’une République qui se respecte.
Mais disons sans langue de bois que les déficients mentaux, ou “fous”, pour emprunter l’expression au commun, n’ont dans l’absolu, aucun intérêt pour les plus autres autorités gabonaises. Les faits sont désormais établis.
Certe, cette assertion est assez sévère, mais elle est soutenue par une profusion d’éléments navrants.
D’abord, bien avant la survenance de la crise sanitaire actuelle, cette “sous catégorie” sociale est en proie à de sévères difficultés.
Absence de structures d’accueilles et de suivis cliniques adéquats.
Ensuite, l’on peut aussi aisément évoquer les cas d’exclusion de ces derniers par leurs familles respectives, suivie de celles de toute la société.
Devenus un fléaux, les services compétents ferment les yeux, font fi de ne pas constater l’ampleur du problème.
Enfin, l’on note également une absence incompréhensible d’un programme de leur prise en compte.
Dans la stratégie du gouvernement de lutte contre le Coronavirus, les malades mentaux sont inexistants.
De fait, toute la question aujourd’hui est celle de savoir si les malades mentaux sont à considérer comme des personnes vulnérables à la Covid-19, comme l’est le reste de la population.
Dans l’affirmative, quelles solutions spécifiques pour ces “compatriotes”?
Stive Roméo Makanga