Le lundi 7 juin courant, le président d’Ensemble pour la République, Dieudonné Minlama Mintogo, par ailleurs candidat à la présidentielle de 2016, s’est exprimé sur la question du conflit Homme-faune dont la localité de Mékambo, située dans la région de l’Ogooué-Ivindo, fait actuellement l’objet. Une situation mal vécue par les populations qui ne savent plus d’ailleurs à quel saint se vouer.
Pour ce responsable politique, l’urgence du moment est la création d’un “fonds nature”. Celui-ci sera approvisionné par une taxe sur le bois et d’autres produits forestiers, ainsi que par les bailleurs de fonds internationaux, avec pour missions principales : Indemniser les victimes des destructions des cultures et de leurs espaces de vie par les animaux ; financer les activités alternatives moins exposées à la destruction des animaux.
A ce propos, Il est important de souligner que le niveau d’engagement de notre pays dans la conservation de l’environnement, de la biodiversité et par conséquent, la sauvegarde de l’Humanité reste encore très largement supérieur aux retombées économiques et sociales, actuellement engrangées par l’État et par les populations.
« Nos espaces et aires protégées constituent, à mes yeux, « nos mines d’or, nos puits de pétrole…. » d’aujourd’hui et de demain. C’est sur cet angle que nos politiques environnementales doivent désormais s’orienter », estime Dieudonné Minlama.
Et d’ajouter « C’est dans cette optique que j’appelle la communauté internationale à apporter un SOUTIEN FORT à la Hauteur des engagements et des efforts consentis par le Gabon dans la protection de l’environnement et de la biodiversité au bénéfice de l’Humanité en général et l’humain en particulier ».
Poursuivant son propos, le président d’Ensemble pour la République invite donc la première autorité du pays à prendre le leadership pour l’établissement d’une « coopération internationale environnementale » gagnant-gagnant entre les pays pollueurs, les pays protecteurs de l’environnement et les bailleurs de fonds internationaux .
« A mes yeux, seul cet équilibre peut à moyen, court et long terme sauver l’Humanité de la dégradation de la planète. Nos populations et nos Etats ne peuvent pas continuer à payer seuls le lourd tribut de la Conservation et de la Privation de nos ressources », a-t-il dit.
Sur le plan national, Dieudonné Minlama demande au Président de la République de mettre en place une task-force, chargée d’évaluer la politique environnementale et de proposer des améliorations. Ce, en tenant compte de notre leadership mondial, de l’urgence de diversifier notre économie et de préserver l’intérêt des communautés impactées.
« En effet, les évènements de Mekambo, auraient pu se dérouler à Mouila, à Boumango, à Kango, à Gamba ou dans plusieurs autres localités du pays. Mekambo nous interpelle tous. Au- delà des intrigues, des explications, des guerres de tranchées ou intestines ; au-delà de la douleur , de la colère et des frustrations , nous devons tous considérer MEKAMBO comme un avertissement sérieux, mieux comme un rappel à l’ordre ou encore comme un nouveau départ », a-t-il exprimé.
Dieudonné Minlama est revenu sur la participation, dernièrement, du Président Ali Bongo Ondimba, sur invitation de son homologue américain Joe Biden à prendre part au Sommet Mondial sur le Climat, aux côtés d’une quarantaine d’autres leaders. Pour lui, celle-ci a suffit à prouver le niveau de leadership mondial de notre pays dans ce domaine.
Cependant, il est clair que les populations, par cette politique, ont vu leur vie quotidienne impactée négativement par la restriction importante dans la jouissance des produits de la faune, de la flore et même de certains produits halieutiques. Le conflit homme-faune s’inscrivant dans cette logique.
Pour rappel, depuis 2002, le Gabon s’est engagé dans une politique ambitieuse de protection de l’environnement. Cette politique s’est traduite par la création de 13 parcs nationaux, soit 11% du territoire du Gabon, et la mise en réserve de plusieurs zones et espaces stratégiques (les réserves, les zones inondables, les forêts à hautes valeurs ajoutées de conservation, les aires protégées …).
En 2017, ce réseau s’est enrichi par la création de 20 parcs marins et aquatiques soit 26 % des eaux territoriales du Gabon.
En somme, de l’avis des experts, la partie du territoire national réservée à la conservation de l’environnement occupe un peu plus de 20% de la superficie globale du pays : c’est un engament politique, économique et stratégique fort.
Cet engagement a sérieusement boosté la politique de protection de l’environnement. Aussi, le Gabon est considéré dans le monde, comme l’un des pays phares dans la protection de la faune, de la flore et des espaces marins.
Pauline Ntsame