Gabon/naissance du PNTP: Jean Rémy Yama dévoile son projet politique pour un Gabon plus juste et équitable
Par Cadette Ondo Eyi
Le 26 janvier dernier, la salle Privât à Louis, située dans le premier arrondissement de Libreville, a été le cadre d’une conférence de presse marquante. Jean Rémy Yama, ancien président du syndicat national des enseignants-chercheurs de l’Université des sciences et techniques de Masuku (SNEC-USTM) et de la confédération syndicale Dynamique unitaire, a officiellement annoncé la création du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), dont il est le fondateur.
Cet événement a constitué un tournant significatif dans l’engagement politique de Jean Rémy Yama, connu pour son parcours syndical et sa lutte constante pour la défense des droits des travailleurs. Lors de cette rencontre, l’ancien leader syndical a détaillé les raisons qui l’ont poussé à franchir le pas du syndicalisme vers la politique, tout en esquissant les grandes lignes du programme et des idéaux portés par son nouveau parti.

Avant d’aborder les principes fondamentaux du PNTP, Jean Rémy Yama a pris un moment pour retracer l’histoire de son parcours syndical, un chemin semé d’embûches mais riche d’enseignements. Il a évoqué ses multiples arrestations, kidnappings et les luttes qu’il a menées, en particulier dans le cadre de sa défense des droits des enseignants et chercheurs, et que ceux des travailleurs en général. Il a ainsi fait le récit de ses années d’engagement, une période qu’il qualifie de « longue aventure », marquée par des « avatars » et des « aspérités », mais qui lui ont permis de forger des idéaux et de tisser une toile de relations humaines solides.
Ces expériences, a-t-il indiqué, l’ont particulièrement sensibilisé aux valeurs sociales ancestrales des peuples bantu, qui placent le travail au centre de l’émancipation de l’homme. C’est cette vision qui aujourd’hui nourrit le projet politique du PNTP, un projet qui veut s’inscrire dans la longue tradition de luttes pour la dignité humaine et la justice sociale.
Jean Rémy Yama n’a pas manqué de dresser un état des lieux sans fard de la situation du Gabon, qu’il juge préoccupante. Selon lui, depuis l’indépendance du pays en 1960, jusqu’aux événements récents du 30 août 2023, les errements des gouvernants ont conduit à un « avilissement de la personne humaine », marqué par une violation systématique des droits fondamentaux. Il a notamment évoqué les moments marquants de l’histoire gabonaise, tels que la conférence nationale de mars 1990 et les assises d’Angondjé en 2014-2015, qui auraient dû ouvrir la voie à une ère nouvelle de prospérité partagée et de respect des droits de l’Homme.
Cependant, à ses yeux, ces espoirs ont été déçus. Les désillusions populaires ont progressivement remplacé les promesses de dignité et de justice sociale. « Ce nouvel horizon, qui devait ouvrir les champs possibles d’une prospérité partagée, a laissé place à une marche arrière, marquée par un retour de l’ordre passé », a regretté Jean Rémy Yama, avant d’ajouter que la transition actuelle, censée incarner les attentes du peuple, n’a pas permis de redonner l’honorabilité et la justice tant espérées.
Dans ce contexte de désillusion, Jean Rémy Yama a annoncé la création du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) comme une réponse à l’impasse politique et sociale dans laquelle se trouve le pays. Le PNTP, selon son fondateur, se veut une alternative politique basée sur une pensée critique et une action résolue. Ce nouveau parti s’enracine dans les idéaux du syndicalisme et de l’humanisme, mais aussi dans l’histoire du Gabon et les valeurs sociales des peuples bantu.
Le programme du PNTP repose sur des principes clairs et ambitieux : bâtir un Gabon nouveau et meilleur, fondé sur le respect de la dignité de la personne humaine et garantissant une redistribution équitable des richesses. Le travail, la protection sociale et la sauvegarde de l’environnement constituent les priorités de ce projet politique, qui se veut un moteur de progrès pour les générations futures.
« La social-démocratie au Gabon veut être une pédagogie de l’action, une promesse d’avenir pour les gabonais », a souligné Jean Rémy Yama. Cette approche se veut inclusive et profondément ancrée dans les réalités sociales du pays. L’objectif est de remettre les citoyens au cœur des préoccupations politiques, en leur offrant un cadre de vie plus juste, plus égalitaire, et plus respectueux de leurs droits et de leur dignité.
Dans son discours, Jean Rémy Yama a insisté sur la nécessité de renforcer les principes de la gouvernance démocratique et de l’État de droit au Gabon. Il a déploré l’absence d’un véritable contre-pouvoir capable de réguler les excès du pouvoir exécutif et d’assurer une gestion transparente et équitable des ressources publiques.
Il a également exprimé son soutien aux autorités de la transition, soulignant l’importance de ce processus pour rétablir la confiance entre le peuple et les gouvernants. Cependant, il a appelé la population à s’engager activement dans la construction d’un avenir meilleur pour le Gabon, en adhérant aux idéaux du PNTP.
Jean Rémy Yama a réaffirmé son engagement en faveur d’un Gabon plus juste, où les droits de l’Homme sont respectés, et où les citoyens peuvent espérer une vie meilleure grâce à un développement équitable. « C’est cette vision, celle d’un Gabon inclusif, prospère et respectueux de la dignité humaine, qui guide aujourd’hui le PNTP », a-t-il conclu, invitant chaque Gabonais à prendre part à cette grande aventure politique.
Ainsi, la naissance du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) marque un tournant dans le paysage politique gabonais, un tournant vers un projet de société fondé sur la justice, la solidarité et le respect des droits humains.
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