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Habitat/Urbanisme : Olivier Nang Ekomiye et la mafia des directeurs provinciaux

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

C’est à l’issue d’un bref lifting du gouvernement Ossouka Raponda I, intervenu le 9 décembre 2020 qu’Olivier Nang Ekomiye avait été promu ministre de l’habitat. Une nomination importante, pour celui qui avait déjà été directeur général de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), ce depuis octobre 2018.

Cependant, le ministère désormais placé sous la gestion d’Olivier Nang Ekomiye nage en plein cœur d’abondants faits de malversations, dont le dernier en date est celui relatif à l’arrestation par la DGR de Jean François Assouzock Okoue, directeur provincial de l’Habitat et de l’Urbanisme, pour la zone de l’Estuaire.

Selon toutes révélations, ce dernier aurait été interpellé pour des faits de détournement de l’argent public inhérents à la vente des terrains, en plus des opérations spécifiques relatives au traitement des demandes de régularisation foncière, qu’il aurait directement perçu.

De sources concordantes, la direction provinciale de Jean François Assouzock Okoue est loin d’être la seule représentation de l’État directement compromise dans des coups tordus et autres pratiques réprimées par la loi. Bien au contraire, de nombreuses directions provinciales, sinon toutes, y seraient trempées jusqu’à la moelle.

Depuis l’arrestation du directeur provincial de l’Habitat et de l’Urbanisme, pour la zone de l’Estuaire, les langues se délient un peu plus.

Ainsi, l’on apprend que l’argent collecté par les différents services provinciaux ne serait pas reversé dans les comptes du Trésor public, ce au mépris de la réglementation en vigueur.

Une situation qui serait confortée par Olivier Nang Ekomiye, ministre de l’Habitat.
D’abord, rappelons que dès son arrivée au gouvernement, l’actuel collaborateur d’Ossouka Raponda a immédiatement procédé au remplacement de la presque totalité des directeurs provinciaux.

Un remaniement qui n’a pas été anodin, croit-on savoir, puisque toutes les directions provinciales sont aux ordres directs du ministre de l’habitat et de l’urbanisme.

Olivier Nang Ekomiye se serait donc assuré dans un premier temps de mettre à la tête de ces différentes administrations à travers le pays, des hommes à même d’obéir à ses ordres, et de l’aider dans la matérialisation de sa gestion foncière. Un fait que fustigent plus d’un.

INSTALLATION D’UN SYSTÈME MAFIEUX

Tous les faits convergent. Après que les directeurs provinciaux nommés avant son arrivée au ministère de l’Habitat aient été tous dégommés, il est évident qu’Olivier Nang Ekomiye a bien voulu se débarrasser des troubles fête, c’est-à -dire ceux-là qui ne se soumettaient pas à ses exigences, et qui n’obéissaient pas aux ordres.

C’est le cas pour Christian Dori EBANG MBA, architecte et urbaniste, récemment démis de ses fonctions, alors qu’il avait été nommé par Olivier Nang Ekomiye, par arrêté, au poste de directeur provincial de l’habitat et de l’urbanisme du Woleu-Ntem. Mais l’homme n’aurait pas été particulièrement favorable à la démarche mercantiliste et “mafieuse” de son ministre.

Selon une source digne de foi, il s’agit pour les directeurs provinciaux de l’Habitat et de l’Urbanisme de reverser au Cabinet du ministre une partie de l’argent encaissé dans la vente des terrains et la réalisation des travaux de bornage.

Si cette pratique est désormais monnaie courante, il y a tout de même lieu de rappeler qu’alors Directeur général de l’ANUTTC, Olivier Nang Ekomiye y aurait lui-même été contre.
C’est l’argent de l’Etat que vous volez. Vous et votre ministre allez faire de la prison. Telles sont les paroles de l’actuel ministre à l’endroit des directeurs provinciaux de l’époque, lorsqu’il était encore à l’ANUTTC “, confie une source.

Pourtant, ces faits de corruption, très courants aujourd’hui, ne se sont jamais estompés. Bien au contraire.

Selon une source, Olivier Nang Ekomiye encouragerait les pratiques dommageables des directeurs provinciaux, en contrepartie de ristournes.

Chaque fin du mois, de l’argent en liquide est reversé au cabinet du Ministre Abel NANG EKOMIYE, sans décharge pour ne surtout laisser aucune trace”, indique notre source, avant de préciser : “Seules des expressions codées telles que : « merci pour les 4 carottes ; j’accuse réception des 9 bananes ; peux- tu nous avoir 5 aubergines ce week-end »”.

De très précieux éléments d’information tirés des échanges entre Jean François Assouzock Okoue, désormais aux arrêts, et le Cabinet d’Olivier Nang Ekomiye.

Mais les faits de malversations financières en cours au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme sont loin d’être isolés. Lourdement entaché de compromissions, le département ministériel d’Olivier Nang Ekomiye est aussi régulièrement mis à l’index pour des faits d’escroqueries et de spoliations des populations.

Les cadavres du collaborateur d’Ossouka Raponda foisonnent et d’aucun s’interrogent sur la longévité de ce dernier au gouvernement, nonobstant les graves faits de corruption révélés.
Brice Laccruche Alihanga (BLA) désormais à la prison centrale de Libreville, Olivier Nang Ekomiye se serait-il trouvé un nouveau mentor? Il faut croire que oui car, comment expliquer qu’il ne soit pas inquiété par la justice ?


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