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Michel Stéphane Bonda, le paria ?

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Depuis le coup d’État d’août 2023, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a entrepris de remettre le pays sur les rails, après les égarements enregistrés durant les deux magistères consécutifs d’Ali Bongo Ondimba. Dans sa perspective, il a très tôt procédé à l’interpellation puis à l’incarcération des membres de la “Young Team”, avec Noureddin Bongo Valentin comme chef de file, et donc chef de gang. Cependant, de nombreux anciens proches du régime d’Ali Bongo Ondimba, ayant joué des rôles déterminants à un moment ou à un autre, demeurent reclus dans leurs résidences, tandis que d’autres s’affichent clairement dans de multiples activités publiques organisées par le CTRI.

De fait, ils sont nombreux à s’interroger s’il y a des personnes qui, proches du régime déchu, ont bénéficié d’un crédit de confiance pour être absous de tout, alors que d’autres, sont traités comme des parias, en raison de leur défection au régime d’Ali Bongo Ondimba. Serait-on en train de faire la chasse aux sorcières dans la construction du nouveau Gabon ? Comment expliquer par exemple que Michel Stéphane Bonda, le président du Centre Gabonais des Elections (CGE), disparu des projecteurs huit mois déjà après le coup de la libération, soit aujourd’hui considéré comme un paria, pour avoir contribué au maintien du système déchu, alors qu’André Patrick Roponat, le procureur de Libreville, ait été absous de ses péchés, lorsqu’on sait comment la Young Team a dicté sa volonté au parquet de Libreville ? Mieux, certains noms sont en passe d’être effacés de l’histoire du Gabon.

C’est le cas pour Marie Madeleine Mborantsuho, dont la nomination à la présidence honoraire de la Cour constitutionnelle avait fait couler beaucoup d’entre et de salive. Si tous ont péché, alors ils devraient être privés de la gloire de Dieu.

En absolvant certains, un effort pourrait aussi être fait pour d’autres, sachant qu’ils n’ont été en fin de compte que des “fusibles” au service du système, et que la moindre rébellion aux ordres pouvait coûter cher.

D’ailleurs, les cas Bertrand Zibi et Séraphin Moundounga sont explicites. L’un a eu le malheur de dire son désaccord à Ali Bongo Ondimba, en face, et l’autre celui d’exprimer son ras-le-bol au système. Bertrand Zibi a purgé plusieurs années de détention illégale à la prison centrale de Libreville, et Séraphin Moundounga a dû s’enfuir du pays pour échapper lui aussi au courroux du président gabonais de l’époque.

En refusant de se plier à la volonté de la Young Team, qui imposait sa loi au sein de l’administration publique et du Parti Démocratique Gabonais (PDG), on peut légitimement s’interroger si Charles Stéphane Bonda aurait pu s’en sortir indemne s’il avait osé refuser de se plier à la voix des urnes. La question se pose : aurait-il été injustement jeté à la prison centrale pour des motifs fallacieux ? C’est certain.

Il faut reconnaître que ces questions soulèvent des thèses fondamentales quant à notre perception sur tous ceux qui, de près ou de loin ont participé au maintien du régime d’Ali Bongo Ondimba, ou plutôt celui de Sylvia Bongo Ondimba et la Young Team. C’est pourquoi la poursuite de la transition et la reconstruction du pays nécessitent une approche équitable et transparente, évitant les discriminations et les injustices.

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1 Commentaire

ralph 30 avril 2024 - 15h17

La question se pose : aurait-il été injustement jeté à la prison centrale pour des motifs fallacieux ?
Nom mais sans blague , notre pays un problème de la qualité des journalistes, on dirait vous avez été payé pour jouer l’avocat du diable ? vous n’honorer pas votre corps de métier avec de tel article c’est vraiment triste
un peu de sérieux quand meme la liberté ne signifie de dire n’importe quoi

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