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Interview : Raïssa Mfoumboulou Mbenga parle des “Femmes valeureuses”, son association

Par Kongossanews


Kongossanews : Raïssa Mfoumboulou Mbenga, et si vous vous présentiez à nos lecteurs, de façon succincte ?

Bonjour, déjà, je vous remercie de l’opportunité que vous m’accordez. Ensuite, permettez-moi d’entrée de jeu de dire que c’est pour moi une occasion de plus, parmi tant d’autres d’ailleurs, de présenter et parler de l’organisation que j’ai modestement l’honneur de diriger.

Pour en venir à votre question, disons que je suis gabonaise, de culture Nzebi, de Mbigou, plus précisément. C’est dans le Sud du Gabon et mon village c’est Bola Pessa.
Par ailleurs, je suis enseignante et mère de trois enfants.

Vous êtes présidente de l’association “femmes de valeurs”, la FEVA. Pouvez-vous nous en dire plus?

Biensûr, et c’est d’ailleurs tout l’intérêt de cette interview.
En effet, je suis la présidente et fondatrice de la FEVA, il s’agit plus précisément d’une association qui a été mise en place dans la perspective de promouvoir la gente féminine, de même que son épanouissement.

Et comme vecteur, nous procédons par des visites des structures sanitaires où nous rencontrons les concernées et nous nous imprégnons de leurs difficultés.
Nous sommes très investis, on va le dire globalement, dans toute action sociale en rapport avec la femme.

Quel a été l’élément déclencheur, le point de départ de la création de cette association ?

Tout part de mon enfance. Il faut avouer que j’ai toujours eu une empathie pour autrui. Venir en aide est ce qui, outre l’enseignement, me passionne vraiment. Et puis, je crois que nous sommes dans une société ou la femme a fondamentalement besoin de s’affirmer, de se sentir confiante dans les actions qu’elle peut être emmenée à poser.

D’ailleurs, les plus hautes autorités de la République y sont fortement engagées. La décennie de la femme, initiée par le chef de l’État, avec un symbole fort comme la nomination d’une femme comme cheffe du gouvernement, une première dans l’histoire de notre pays.

Et pourquoi spécifiquement les femmes? Ne pensez-vous pas que les hommes aient aussi besoin de s’affirmer ?

Je partage votre avis, certes, mais ma cible c’est “La femme”. Tout le monde mène un combat et définit au préalable sa cible. En créant cette association j’ai d’abord pensé à la femme, aux difficultés qu’elle rencontre au quotidien et comment elle pourrait les surmonter. Vous comprenez qu’un réel coaching s’impose, avec cette conviction que les mentalités peuvent être bousculées.

En quelle année avez-vous mis en place cette plateforme associative et combien d’actrices compte-elle aujourd’hui ?

Elle a été mise en place en mai 2018. Mais l’idée a été bien fignolée des années durant. J’y pensais, avant de sauter le pas.
À ce jour, nous sommes environ 30 membres, y compris le Bureau.

Quels types d’actions faites-vous en général et quels en sont les bénéficiaires ?

En général, nous menons des actions sociales en termes d’entraide, ce en apportant une assistance particulière aux personnes vulnérables. Cela va des dames du 3e âge, des veuves, des orphelins, et aussi envers les jeunes filles mères défavorisées.

Pour ces dernières nous apportons souvent des produits de première nécessité.
Dans le domaine éducatif, qui constitue un pan important de nos actions, nous organisons souvent des cours de soutien de types prépa-examens, pour les élèves en classes d’examens, plus spécifiquement pour les élèves de cinquième année primaire.

Notre champ d’action s’élargit aussi avec la protection de l’environnement. Dans ce couloir, il nous arrive d’organiser de façon périodique, des activités de nettoyage de certains espaces publics.

Tout ceci est très louable. Et quelles difficultés particulières rencontrez-vous sur le terrain ?

Il y en a tellement. Mais je vais essayer de vous dire l’essentiel. La difficulté majeure que nous relevons est celle relative à l’absence de moyens roulants.
C’est pourquoi une réflexion est menée depuis lors pour l’acquisition d’un véhicule 4X4. Et, ajouté à cela, il y a aussi les comportements peu orthodoxes de certaines personnes qui en général ne sont pas souvent des bénéficiaires mais se présentent souvent à nous comme des nécessiteuses.

Ces difficultés mises à part, tout se passe bien.

Vous parlez de véhicules 4×4, entreprenez-vous d’effectuer des missions dans l’hinterland ?

Bien sûr. Nous avons une vision assez élargie des actions à mener. C’est justement la raison pour laquelle nous souhaitons apporter notre aide, de même que notre expertise, dans d’autres localités du pays.
Mais l’acquisition d’un véhicule de type 4×4 s’impose. Vous savez bien l’état de nos routes. Impraticables souvent en temps de pluie.

Avez-vous des mécènes qui vous soutiennent dans vos actions?

Oui nous en avons…pensées pieuses pour l’un d’entre eux qui nous a précédé dans l’au-delà, le regretté Jean Alexis Bourobo, communément appelé Dalger.

Un mot de fin, peut-être ?

Nous vous remercions pour l’occasion offerte de pouvoir nous exprimer. Nous espérons encore en avoir l’occasion. Engagées et déterminées à apporter un plus dans l’épanouissement de nos populations vulnérables par le biais de nos actions, nous les FEVA, c’est-à -dire les femmes Valeureuses, sommes décidées à poursuivre notre chemin sur cette lignée. Comme le dit notre slogan : “Plus de mains tendues,prenons nous en charge”. Je vous remercie.

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