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La décevante prestation de Laurence Ndong en tant que porte-parole du gouvernement mérite une réaction urgente du CTRI

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Très attendue à la fois par les populations et les acteurs des médias gabonais, Laurence Ndong a enfin joué son rôle samedi 13 janvier dernier, celui de porte-parole du gouvernement, à la faveur de sa première conférence de presse. Mais quelle déception !

Le choix du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) de retirer le porte-parolat à Paul-Marie Gondjout, ministre de la Justice garde des sceaux, au profit de Laurence Ndong, ministre de l’économie numérique et de la Communication, semble avoir été une erreur fatale. La déception s’est manifestée dès le début, lors de sa première conférence de presse tenue le samedi 13 janvier dernier, avec un ton excessivement péremptoire et condescendant de la part de Madame Ndong envers son auditoire.

D’abord, disons qu’il est regrettable de constater que Laurence Ndong a jugé bon de dicter aux journalistes ce qu’est le journalisme. Une attitude déplacée pour un porte-parole du gouvernement. Cette approche légère et condescendante n’est pas en accord avec le rôle attendu d’un représentant officiel.

Ensuite, lors de son exposé sur les réalisations du CTRI, Madame Ndong a énuméré diverses actions entreprises au cours des quatre derniers mois, telles que la régularisation administrative, la création d’emplois et l’amélioration des services de santé. Cependant, la phase des questions et réponses a été un véritable naufrage, mettant en lumière l’incapacité de la porte-parole à répondre de manière précise et claire.

Une des questions cruciales concernait l’affectation de 200 milliards de FCFA au CTRI dans la Loi de finances 2024. La réponse de Laurence Ndong, déclarant que le CTRI est au-dessus du gouvernement et que les 200 milliards sont exclusivement destinés à ses activités, a laissé planer une confusion inquiétante. « (…) La charte est claire, le CTRI est au-dessus du gouvernement et toutes les institutions de la République ont bel et bien un budget. A ce titre, le CTRI a un budget de 200 milliards et il sait ce qu’il va faire avec ». Incroyable !

Avant d’enfoncer le clou : « Nous avons pour 2024 un budget de 4160 milliards. Le CTRI pour son fonctionnement et ses actions a une ligne de 200 milliards et le reste est mis à la disposition du gouvernement pour gérer le pays ».

Madame Ndong essaierait-elle de dire que les 200 milliards affectés au CTRI ne seraient donc pas pour gérer le pays ? Comment interpréter une assertion aussi confuse et pleine de sous-entendus ?

Que l’on ne se trompe surtout pas, l’incapacité de la ministre à expliquer en détail cette allocation budgétaire cruciale soulève des questions sérieuses sur sa compréhension des enjeux financiers du gouvernement. Laurence Ndong, en sa qualité de porte-parole du gouvernement qui plus est, demeure entièrement méconnaissante de cette allocation budgétaire et s’est avérée incapable d’expliciter de manière précise la signification profonde de cette dotation, ainsi que les défis auxquels le CTRI entend faire face avec cette somme de 200 milliards.

Sur la question de la réhabilitation de la bourse scolaire et des critères d’attribution, Madame Ndong a contredit les déclarations précédentes de la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq. Cette discordance au sein du gouvernement est préoccupante et nuit à la crédibilité des actions entreprises.

Ainsi, Laurence Ndong, d’une voix tonitruante, a interrogé sur l’origine de l’injonction de fixer la note à 12, se demandant si cela émanait du gouvernement et si le CTRI était en désaccord avec cette directive : « Et l’instruction de mettre la note à 12, vous pensez que ça vient du gouvernement et que le CTRI n’est pas d’accord avec ça ? »

Faisant également remarquer qu’il y a des voix qui s’élèvent pour soutenir que l’exigence de l’excellence en raison de certaines difficultés est déplacée. Elle a questionné, avec un certain sarcasme, si la note de 12 est considérée comme l’excellence : « J’entends certains dire qu’on ne peut pas exiger l’excellence parce qu’il y a des difficultés. Parce que pour vous 12 c’est l’excellence ? », avant de rappeler que selon la grille des mentions, la plage de 10 à 11,99 correspond à une mention passable, de 12 à 13,99 à une mention assez bien, précisant que la mention excellente est réservée à partir de 17/20. Le constat est donc assez clair : le CTRI ne poursuit pas l’excellence, puisque, selon Madame Ndong, une moyenne trimestrielle de 12/20 ne peut être assimilée à cette distinction.

Malgré ses interprétations erronées, Laurence Ndong, dans une arrogance insupportable, a cherché inlassablement à convaincre les Gabonais et à les empêcher de contester le rétropédalage du CTRI, les accusant d’être de mauvaise foi. Une insulte à peine voilée, lancée envers les citoyens qui pourraient désormais remettre en question les actions du comité.

Au sujet de l’exfiltration de Sylvia Bongo Ondimba et son fils, fortement commentée dans la presse, la réticence  du membre du gouvernement à accepter les informations relayées par Jeune Afrique, un média réputé, souligne un manque de discernement et de compréhension des responsabilités liées à son rôle de porte-parole du gouvernement.

« Faites attention! Tout ce qui circule sur internet n’est pas toujours la vérité. J’en connais (avant de se retracter) J’ai souvent vu des personnes qui trichent, c’est de la fraude, ils vont prendre toute la charte graphique de Jeune Afrique, et ils vont publier comme si c’était Jeune Afrique, alors que ce n’est pas Jeune Afrique », supposant que la publication controversée était l’objet de quelques contrefacteurs et non de Jeune Afrique.

« Cet article qui a été attribué à Jeune Afrique il faut le prendre avec des pincettes », a-t-elle soutenu, avant de s’enliser dans une incroyable confusion.

Et : « L’Union a titré sur le fait que cette information est fausse » prétendant que l’on devrait croire sans douter aux publications d’un journal qui a servi le régime déchu avec une servilité incroyable, et qui n’a eu de cesse d’alimenter les populations avec des fakenews et autres contre-vérités.

Avant l’exfiltration de Sylvia Bongo et son fils, Laurence Ndong ignore-t-elle que c’est le même journal, Jeune Afrique, qui avait révélé l’exfiltration de Lee White, l’ancien ministre des Eaux et Forêt ? Par nécessité de transparence, le CTRI qui l’a si bien promu après tant d’années à s’égosiller sur les réseaux sociaux, a-t-il fait l’effort d’expliquer aux populations les raisons de l’exfiltration d’un membre du gouvernement assigné à résidence et dont les crimes financiers au sein de son administration étaient largement décriés ? Que nenni !

Lorsque Madame Ndong prétend que la base du journalisme c’est l’investigation, sait-elle que certaines Rédactions ont saisi le Directeur de la Prison Centrale de Libreville, qui n’a pas souhaité s’exprime sur le sujet ?

Au vu de ces lacunes et de cette arrogance clairement affichée, il est impératif que Laurence Ndong cède la place à un porte-parole plus compétent et capable de répondre aux attentes de la presse et de la population. Le choix initial de Paul-Marie Gondjout aurait peut-être été plus judicieux pour assumer cette fonction avec pondération et sagacité. La déception est grande, mais il est encore temps de corriger le tir pour restaurer la confiance et la crédibilité du gouvernement gabonais.

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